Séance morose à la Bourse de Milan, marquée par des prises de bénéfices naturelles après un rally haussier qui a duré cinq séances consécutives, propulsant l'indice des blue chips à ses plus hauts niveaux depuis la mi-2007.
Sur les marchés, l'effet positif lié à la trêve entre les États-Unis et la Chine sur le front de la guerre commerciale s'estompe également.
La séance du jour reste influencée par la publication de nombreux résultats trimestriels.
Au niveau macroéconomique, plusieurs indicateurs américains sont attendus cet après-midi : les ventes au détail d'avril, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage (attendues stables à 229 000 contre 228 000 la semaine précédente) et l'indice des prix à la production (PPI) d'avril, qui, selon les analystes, pourrait montrer une modération (progression annuelle attendue à 2,5 % contre 2,7 % en mars, avec la composante « core » à 3,1 % contre 3,3 %, suivant la tendance de l'indice des prix à la consommation - CPI).
Vers 12h50, l'indice Ftse Mib recule de 0,40 % et flirte avec le seuil de soutien des 40 000 points.
Les valeurs en vue aujourd'hui
Forte baisse pour Iveco, qui cède 4,4 % après la publication de résultats trimestriels inférieurs au consensus des analystes. Selon Equita, « le premier trimestre est plus faible qu'attendu sur le plan opérationnel, même par rapport à nos estimations, déjà sous le consensus, en raison d'une réduction de la production pour aligner les stocks de la société et du réseau de vente sur la baisse du marché ».
Pirelli recule également de 2,6 % sous l'effet de ses résultats, pourtant conformes aux attentes, mais pâtit des tensions sur la gouvernance du groupe, conséquence du bras de fer entre Camfin et les Chinois de Sinochem pour le contrôle de l'entreprise. Le courtier Equita juge « très probable » une réduction de la participation de Sinochem, ce qui pèse sur le titre aujourd'hui.
Ferragamo chute de plus de 4,4 % après avoir enregistré un léger recul de son chiffre d'affaires au premier trimestre, principalement en raison de la faiblesse de la demande en Asie-Pacifique. Les chiffres sont conformes aux attentes. Equita a abaissé son objectif de cours de 3 % à 6,2 euros par action, estimant que la valorisation reste « élevée ».
À l'inverse, Dovalue s'envole de 4,6 % après la publication de résultats en hausse, avec des bénéfices et des revenus en progression et une révision à la hausse de l'objectif 2025.
Les banques sont délaissées, notamment UniCredit (-1,75 %), quatrième plus forte baisse du jour, et Banco Bpm (-1,9 %), visée par une offre publique d'achat de la banque de Piazza Gae Aulenti. Mediobanca recule de 1 % après son récent rally, tandis que Bper et Mps sont également en retrait.
Le secteur pétrolier plie sous la baisse de 3 % du prix du brut, dans l'attente d'un accord sur le nucléaire avec l'Iran : Eni et Saipem cèdent un peu moins de 1 %, tandis que Tenaris recule de 1,6 %.
Côté hausses, Leonardo se distingue en progressant de 2,9 % après une période de prises de bénéfices.
Enfin, hors indice principal, Newlat Food grimpe de 1,7 % après avoir annoncé envisager une introduction en Bourse d'« une part significative » de ses activités à la Bourse de Londres.
(Giancarlo Navach, édition Stefano Bernabei)