Londres (awp/afp) - La Bourse de Londres a effacé mercredi les pertes qu'elle avait subies après le référendum de jeudi, la panique initiale liée au Brexit semble donc terminée, mais le marché risque de rester très volatil cet été.

L'indice FTSE-100 des principales valeurs est passé en séance au-dessus du niveau des 6.338,1 points, celui de la clôture du jeudi 23 juin, avant que le résultat du scrutin ne soit connu et n'entraîne le lendemain les marchés en forte baisse. La chute avait été d'autant plus forte que les marchés semblaient persuadés de la victoire du camp du maintien dans l'UE, ayant accordé foi aux tous derniers sondages et aux bookmakers.

Après deux journées de fort repli vendredi et lundi, l'indice vedette a commencé à rebondir mardi et ce mouvement s'est confirmé mercredi: le FTSE-100 a terminé la séance sur un bond de 3,58%, à 6.360,06 points.

"Contre toute attente, le rebond post-Brexit s'est poursuivi pendant un deuxième jour", a commenté Connor Campbell, analyste chez Spreadex.

Parmi les valeurs, les secteurs les plus malmenés après l'annonce du Brexit ont nettement repris du poil de la bête.

Cela a notamment été le cas des promoteurs immobiliers, Taylor Wimpey gagnant 8,93% à 132,9 pence, Persimmon 7,44% à 1.444 pence et Barratt Developments 7,27% à 408,7 pence.

Les banques, qui avaient plongé vendredi et lundi, ont également repris des couleurs. Barclays a ainsi progressé de 4,90% à 137,95 pence.

Parmi les rares pertes figure le géant allemand du tourisme TUI AG, après un triple attentat-suicide à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul, qui a fait 41 morts dont 13 étrangers.

- Le FTSE 'pas sorti de l'auberge' -

Derrière le rebond du FTSE se cachent en effet des fortunes diverses.

"Les cours des grandes entreprises avec des revenus réalisés à l'international ont prospéré tandis que celles qui sont exposées à l'économie du Royaume-Uni ont été sévèrement malmenées" depuis vendredi, a souligné Laith Khalaf, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Certaines entreprises dont les bénéfices sont générés à l'étranger ont en effet plutôt profité de la faiblesse de la livre sterling.

Le FTSE-100 n'est pas non plus un baromètre très fidèle de la santé des entreprises britanniques: il compte nombre de multinationales, dont certaines n'ont pas ou peu d'activité réelle au Royaume-Uni - par exemple les géants miniers comme Rio Tinto ou Glencore.

Enfin, des valeurs qui avaient chuté à la suite du choc de vendredi ont attiré des investisseurs opportunistes, attirés par des achats à bon compte.

La crise dans laquelle est entrée la classe politique britannique depuis l'annonce de la prochaine démission de David Cameron a aussi donné lieu à des interprétations diverses, certains pariant sur une atténuation du Brexit voire même sur le fait qu'il ne se matérialisera pas.

"Clairement, des investisseurs optimistes doivent être en train de penser que l'impact du Brexit est exagéré ou bien que le prochain Premier ministre ne permettra pas que le Royaume-Uni quitte l'UE", avance ainsi Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.

Pour l'avenir, le marché londonien n'en a sans doute pas fini avec les turbulences, préviennent néanmoins les experts.

"Même si la panique initiale causée par le Brexit semble s'être calmée, l'incertitude reste immense et pourrait continuer à peser sur le moral pendant un moment", a mis en garde Craig Erlam, chez Oanda.

"Le FTSE n'est pas encore sorti de l'auberge", conclut Fawad Razaqzada.

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