Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent majoritairement dans le vert jeudi, attentives aux espoirs de négociations imminentes sur la guerre en Ukraine et à une nouvelle salve de résultats d'entreprises.

Vers 12H15 GMT, Paris prenait 1,21% et Francfort 1,41%, dépassant un nouveau record en séance. Milan gagnait 0,43%.

Seule place en recul, Londres (-0,59%), plombée par une croissance inattendue au quatrième trimestre au Royaume-Uni qui éloigne les perspectives de baisse des taux de la Banque d'Angleterre.

Les contrats à terme des trois principaux indices de Wall Street laissaient quant à eux entrevoir une ouverture en légère baisse.

"Les spéculations sur un potentiel cessez-le-feu en Ukraine stimulent à nouveau les actions", commente Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Donald Trump a annoncé mercredi soir avoir convenu avec Vladimir Poutine de lancer des négociations "immédiates" sur l'Ukraine, et promis une rencontre en personne avec son homologue russe.

"Il viendra ici, et j'irai là-bas, et nous nous verrons probablement en Arabie Saoudite la première fois", a-t-il affirmé lors d'un échange avec des journalistes à la Maison Blanche, sans donner de date, en prévoyant aussi un cessez-le-feu "dans un futur pas si lointain" en Ukraine.

Dans la foulée, le président américain en a informé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Celui-ci a souligné qu'ils avaient "longuement parlé des possibilités de parvenir à la paix".

"L'inflation américaine a été éclipsée par la nouvelle du président Trump selon laquelle les négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine allaient commencer +immédiatement+ après son appel téléphonique", explique Jane Foley, de Rabobank.

Alors que la publication mercredi d'une inflation "plus élevée que prévu a repoussé les espoirs de réduction des taux de la Fed (Réserve fédérale américaine, ndlr) et a initialement augmenté la valeur du dollar, ces gains se sont avérés être de courte durée", poursuit l'analyste.

La perspective de négociations sur le front de la guerre en Ukraine a dopé la monnaie unique européenne, qui gagnait face au billet vert 0,10% à 1,0393 dollar pour un euro vers 12H15 GMT.

Au cours de la séance, les investisseurs seront attentifs à la publication à 13H30 GMT de l'indice des prix à la production aux États-Unis en janvier, un indicateur de l'inflation côté producteur.

Ces données seront scrutées au lendemain de la publication de l'indice des prix à la consommation (CPI) plus élevé que prévu.

Dans ce contexte, côté obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans américain reculait vers 12H15 GMT à 4,59%, contre 4,62% la veille en clôture, après avoir flambé mercredi en raison de cette inflation.

La banque britannique Barclays a publié jeudi un bénéfice net en hausse de près d'un quart l'an dernier, à 5,3 milliards de livres (6,4 milliards d'euros), tiré notamment par sa branche au Royaume-Uni et sa banque d'investissement, mais le marché s'attendait à mieux et son action plonge.

Vers 12H15 GMT, le cours de l'action Barclays à la Bourse de Londres dégringolait de 5,52%.

Gaz et pétrole chutent

Le cours du gaz européen et ceux du pétrole baissent fortement jeudi avec l'espoir d'un allègement des sanctions américaines contre les exportations russes.

La Russie, second producteur mondial de gaz naturel, et les Etats-Unis vont commencer "immédiatement" à négocier en vue de mettre fin au conflit, a affirmé le président américain sur son réseau Truth Social, en vantant une conversation "très productive" avec son homologue russe.

"Le retour de volumes importants de gaz russe vers l'Europe en cas d'accord de paix en Ukraine" serait vu comme un facteur important de baisse des cours, relève Lee Hardman, analyste chez MUFG.

Vers 12H15 GMT, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, chutait de 6,12%, à 52,25 euros le mégawattheure (MWh).

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,93% à 74,48 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate reculait de 1,05% à 70,62 dollars.

Le bitcoin perdait 2,13% à 95'832 dollars.

afp/ol