Londres (awp/afp) - La Bourse de Londres a perdu beaucoup de terrain vendredi (-1,43%), restant sous pression à l'approche de l'élection américaine et après une décision de justice entretenant l'incertitude sur le Brexit.

A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 97,25 points pour terminer à 6.693,26 points.

Sur la semaine, le marché britannique a subi un recul de 4,33%.

"Le FTSE-100 a fortement baissé alors que les investisseurs s'inquiètent de plus en plus de l'élection américaine et d'un regain d'incertitude sur le calendrier du Brexit", résumait Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

Le marché britannique, comme les autres places financières, évite toute prise de risque à quelques jours du scrutin aux Etats-Unis qui s'annonce très serré entre Hillary Clinton et Donald Trump.

Il a été perturbé par ailleurs par la décision de justice de la Haute Cour de justice jeudi d'accorder au parlement britannique le droit de voter sur le processus de sortie de l'UE.

La Première ministre britannique Theresa May a toutefois affirmé vendredi qu'elle gardait son calendrier du Brexit "inchangé", alors que le jugement a profité à la livre, les investisseurs estimant qu'un "Brexit dur" devenait peut-être moins probable.

La hausse de la devise est une mauvaise nouvelle pour le marché boursier parce qu'elle est pénalisante pour les grandes entreprises cotées à Londres et qui réalisent une partie de leur activité à l'étranger dans d'autres monnaies.

Enfin, les investisseurs ont peu réagi au principal indicateur du jour aux Etats-Unis où le taux de chômage a baissé en octobre avec un nombre important de créations d'emplois.

Le secteur bancaire, en première ligne en cas de fébrilité du marché, a souffert, à l'image de Barclays (-2,13% à 181,35 pence) et RBS (-4,59% à 185,00 pence).

Il en a été de même pour les compagnies minières, avec BHP Billiton (-1,77% à 1.166,00 pence) et Rio Tinto (-2,19% à 2.727,50 pence).

Les valeurs pharmaceutiques, sensibles aux élections américaines et à l'impact qu'auront sur le secteur les mesures prises par le candidat élu, ont été pénalisées avec GSK (-1,64% à 1.528,50 pence) et Hikma Pharmaceuticals (-6,82% à 1.626,00 pence).

Le bookmaker britannique Paddy Power a en revanche été recherché (+4,14% à 8.935,00 pence) après avoir relevé ses objectifs annuels dans la foulée d'une hausse de ses résultats au troisième trimestre, portés par la baisse de la livre et la fin de l'Euro de football durant cette période.

Le groupe aérien IAG, propriétaire notamment de British Airways, a fortement reculé (-3,57% à 434,70 pence). La société a abaissé ses prévisions de rentabilité et d'investissement pour la période 2016-2020, dans un contexte difficile pour le secteur.

Vodafone s'est peu démarqué du marché (-1,77% à 213,65 pence) après avoir annoncé la cession de sa branche de téléphonie fixe aux Pays-Bas, remplissant ainsi une condition pour lui permettre de fusionner ses activités dans le pays avec l'américain Liberty Global.

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