L'agence a abaissé d'un échelon la note qu'elle attribue à la solvabilité du Royaume-Uni pour la ramener de "AAA" à "AA+" mais elle l'a assortie d'une perspective "stable", ce qui implique une probabilité de moins de 50% d'une nouvelle dégradation d'ici deux ans.

"En dépit de la perte de son statut 'AAA', le profil de crédit extrêmement solide du Royaume-Uni se reflète dans sa note 'AA+' et la perspective stable", écrit Fitch dans un communiqué.

L'agence de notation explique prévoir désormais que la dette publique britannique culminera à 101% du produit intérieur brut (PIB) sur l'exercice budgétaire 2015-2016 et qu'elle ne refluera qu'à partir de 2017-2018, alors qu'elle tablait auparavant sur un pic à 97% et un recul à partir de 2016-2017.

La livre sterling cédait du terrain face au dollar après l'annonce de la décision.

Celle-ci pourrait être embarrassante pour le gouvernement conservateur de David Cameron, qui avait promis de réduire le déficit public et de protéger le "triple A" en arrivant au pouvoir en 2010.

"C'est un rappel brutal du fait que le Royaume-Uni ne peut pas se contenter de fuir ses problèmes ou de refuser de s'attaquer aux dettes accumulées depuis une décennie", a déclaré un porte-parole du ministère des Finances.

L'AUSTÉRITÉ CONTESTÉE

"Fitch elle-même dit que 'l'engagement constant du gouvernement à réduire le déficit budgétaire' est l'une des principales raisons pour lesquelles la dette du Royaume-Uni a une perspective 'stable'."

Moody's avait déjà rétrogradé Londres dans la catégorie "double A" le 22 février en ramenant sa propre note à Aa2.

De son côté, Standard & Poor's, la troisième grande agence internationale de notation, a confirmé son "AAA" au début du mois mais en maintenant sa perspective négative, précisant que la probabilité d'une dégradation était d'une sur trois environ.

La faiblesse de la croissance économique britannique a obligé le gouvernement Cameron à remettre en cause son programme de lutte contre les déficits et à repousser de plusieurs années l'objectif de retour à l'équilibre des finances publiques, ce qui l'expose régulièrement à des critiques sur l'aspect contre-productif des mesures d'austérité.

Le Fonds monétaire international (FMI) lui-même a conseillé à Londres de modérer le rythme des coupes budgétaires.

Le ministre des Finances, George Osborne, a reconnu le mois dernier que la croissance serait, cette année, inférieure de moitié à sa prévision initiale et que la dette publique continuerait de monter pendant plusieurs années encore.

Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison