(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi, soutenues par les valeurs liées à l'énergie dans un contexte de hausse des prix du pétrole, ainsi que par les solides chiffres de l'emploi aux États-Unis, qui ont apaisé les inquiétudes concernant la détérioration de la santé de l'économie américaine.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,85% à 7.541,36 points. À Francfort, le Dax a avancé de 0,55% et à Londres, le FTSE 100, qui a connu une séance volatile, a finalement abandonné 0,02%.

L'indice EuroStoxx 50 a fini sur un gain de 0,71%, le FTSEurofirst 300 a pris 0,33% et le Stoxx 600 0,44%.

Sur la semaine, le Stoxx 600 a en revanche abandonné 1,79% et le CAC 3,21%.

Les marchés d'actions ont clôturé vendredi en hausse, le secteur de l'énergie bénéficiant de la hausse des prix du pétrole dans un contexte d'incertitude quant à l'évolution du conflit au Proche-Orient, tandis que le nombre de nouveaux emplois créés aux États-Unis a renforcé l'optimisme quant à la santé de l'économie américaine.

Le rapport sur l'emploi du mois de septembre a dépassé toutes les attentes vendredi en faisant état de 254.000 emplois non-agricoles créés le mois dernier aux Etats-Unis, contre un consensus de 140.000, tandis que le taux de chômage a reculé à 4,1%, alors que les analystes s'attendaient à un taux stable à 4,2%.

Ces données renforcent les attentes d'un atterrissage en douceur de l'économie américaine, après les inquiétudes suscitées il y a un mois par les chiffres de l'emploi d'août, qui ont fortement déçu les investisseurs et les ont amenés à se demander si la Réserve fédérale (Fed) n'avait pas attendu trop longtemps avant de réduire ses taux d'intérêt.

"Il s'agit d'un rapport exceptionnel sur l'emploi, quel que soit le critère utilisé", a déclaré Karl Schamotta, analyste chez Corpay à Toronto.

Les chiffres constituent également une note positive au terme d'une semaine difficile pour le risque, les tensions accrues au Proche-Orient et, surtout, la plus grande attaque menée à ce jour par l'Iran contre le territoire israélien faisant craindre une escalade qui pourrait perturber la production de pétrole.

La semaine à venir s'annonce encore chargée pour les marchés avec les données sur l'inflation américaine et le lancement aux Etats-Unis de la saison de publication des résultats d'entreprises.

VALEURS

A Paris, Ubisoft a bondi de 33,5%, Bloomberg News ayant rapporté que Tencent et la famille Guillemot étudiaient plusieurs scénarios pour l'éditeur de jeux vidéo, dont un rachat ou une sortie de la cote.

Le spécialiste français de la blanchisserie industrielle Elis a également fini en forte hausse (+10%) après avoir annoncé la fin de ses discussions avec les groupes américains Vestis et UniFirst en vue de potentielles acquisitions.

Scor et Covivio, qui ont fait l'objet d'un relèvement de recommandation, ont progressé respectivement de 4,1% et 3,3%.

Le secteur automobile européen, qui a connu une semaine "horribilis" après une salve d'avertissements sur résultats, a fini sur un gain de 1,53% vendredi, le jour où la Commission européenne a décidé de maintenir son projet de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois en dépit de divergences au sein des Vingt-Sept.

Ailleurs en Europe, les actions des groupes de transport maritime ont reculé après l'accord entre les dockers et les opérateurs portuaires de la côte Est des États-Unis pour mettre fin à la grève. Selon Yang Ji-hwan, analyste chez Daishin Securities, les investisseurs qui s'attendaient à ce que les prix du fret augmentent à court terme en raison de la grève vendent leurs actions maintenant que le mouvement de protestation a pris fin. A.P. Moeller-Maersk a perdu 5% et Hapag-Lloyd 15,9%.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 0,07%, le Standard & Poor's 500 0,17% et le Nasdaq Composite 0,38%.

La startup de véhicules électriques Rivian recule de 6,4% après avoir réduit ses prévisions de production pour l'année entière et avoir livré moins de véhicules que prévu au troisième trimestre.

LES INDICATEURS DU JOUR

Outre le rapport mensuel sur l'emploi américain, les investisseurs ont appris vendredi que la production industrielle et la production manufacturière avaient fortement augmenté en France en août, ce qui devrait soulager le marché à un moment où la santé de l'économie de la zone euro reste une source d'inquiétude en raison des faibles chiffres d'activité des secteurs des services et de l'industrie manufacturière en Allemagne.

CHANGES/ TAUX

Les données solides sur l'emploi américain éloignent le scénario d'une réduction agressive des coûts d'emprunt de la Fed en novembre, faisant grimper les rendements obligataires et le billet vert.

Le dollar prend 0,57% face à un panier de devises de référence et touche son plus haut niveau en sept semaines, tandis que le devise européenne recule de 0,62% à 1,0963 dollar.

Sur le marché obligataire, les rendements grimpent des deux côtés de l'Atlantique, les opérateurs revenant sur leurs paris en faveur d'une baisse des taux de 50 points de base en novembre et privilégiant plutôt une réduction de 25 points.

Le rendement des Treasuries à dix ans prend 11,7 points de base à 3,9672% tandis que celui de l'obligation à deux ans, le plus sensible aux estimations sur les taux, s'envole de 18,7 points de base à 3,9009%.

En zone euro, le rendement du Bund allemand à dix ans a pris vendredi 7,9 points de base à 2,2160% et son homologue à deux ans a gagné 13,9 points de base à 2,2110%.

PÉTROLE

Les craintes qu'un conflit plus large au Proche-Orient ne perturbe les flux de brut font encore progresser les prix du pétrole.

Le Brent prend ainsi 1,13% à 78,50 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,3% à 74,67 dollars

A SUIVRE LE 7 OCTOBRE:

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

(Rédigé par Diana Mandiá)

par Diana Mandia