New York (awp/afp) - Les grands indices de Wall Street creusaient leurs pertes mercredi après la reprise des échanges, suspendus quinze minutes pour cause de dégringolade, les craintes liées à la pandémie de coronavirus prédominant de nouveau malgré les efforts massifs des autorités pour tenter de rassurer les marchés.

La chute de l'indice S&P 500 de 7% a, en cours de séance, déclenché automatiquement un mécanisme d'interruption des échanges d'un quart d'heure, censé permettre aux acteurs du marché de reprendre leurs esprits.

Mais, à la reprise, les indices ont repris leur spirale baissière et vers 17H15 GMT, le S&P 500 reculait de 7,55%, le Dow Jones de 8,38% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 6,75%.

C'est la quatrième fois que ce mécanisme appelé "coupe-circuit" est utilisé depuis lundi dernier.

Si l'indice qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street abandonnait 13%, un deuxième arrêt de la même durée aurait lieu. S'il perdait 20%, la séance serait suspendue.

Les marchés font face à une extrême volatilité depuis le début de la crise du coronavirus, le Dow Jones ayant perdu ou gagné plus de 1.000 points à l'issue des sept dernières séances.

L'indice vedette de Wall Street est même tombé sous le niveau auquel il évoluait le jour de l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, le 20 janvier 2017. Un revers pour le locataire de la Maison Blanche, qui faisait jusqu'à récemment de la bonne santé de l'économie américaine et des marchés financiers un de ses principaux arguments de campagne.

L'explosion du nombre de cas de contaminations de coronavirus, la maladie ayant touché désormais plus de 200.000 personnes dans le monde, et les mesures drastiques de confinement imposées un peu partout, affolent les investisseurs.

Ils étaient aussi ébranlés mercredi par la vive remontée du taux de la dette des Etats-Unis à 10 ans, signe d'une moindre demande pour cet actif jugé habituellement comme une valeur refuge. Ce dernier évoluait à 1,14% contre environ 0,7% lundi soir.

"En plus de la débandade sur les marchés boursiers, générée par la peur des conséquences économiques des mesures de confinement face au coronavirus instaurées par les plus grandes puissances économiques, les marchés obligataires un peu partout dans le monde semblent avoir perdu confiance dans la capacité des gouvernements à financer les mesures de soutien budgétaire qu'ils proposent", remarque Carl Weinberg de HFE.

En plus des mesures exceptionnelles prises par les banques centrales, la Réserve fédérale en tête, les gouvernements annoncent en effet chaque jour de nouvelles actions. Aux Etats-Unis, le secrétaire au Trésor a plaidé mercredi pour un plan s'élevant à 1.300 milliards de dollars.

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