Plongeon de -3,55% de Tokyo vendredi matin, chute de -1,8% des place européennes (et -2,8% en séance), le pétrole dévisse de -4,3% et finit au plus bas à 36,65$... mais Wall Street clôture au plus haut du jour et de la semaine, avec un Dow Jones qui prend +0,6% et tutoie 17.800, le Nasdaq s'envole de +0,92% à 4.915Pts (et cela fait +3% sur la semaine écoulée).

Wall Street aligne ainsi une 6ème semaine de hausse sur une série de 7, les places européennes enchaînent une 3ème semaine de repli consécutive.

Franchement, les indices US échappent à l'attraction terrestre... ou alors Wall Street à fait aujourd'hui l'objet d'une opération de soutien massif de la part d'une 'plunge protection team'.

On a l'impression de voir ressurgir les procédures mises en place lors de l'après krach de 1987, lorsque la FED offrait un soutien monétaire 'no limit' à une poignée de banques d'affaires chargés de ramasser coûte que coûte assez d'actions pour stopper une nouvelle vague de 'sell off'.

Quel contraste entre Wall Street et les places européennes pour lesquelles cette premières séance du second trimestre à pris l'allure d'une véritable débâcle en milieu d'après-midi, avant un rebond -grâce à la fermeté miraculeuse des indices US- qui a permis de réduire de moitié les pertes.

Des commentateurs -ravis de l'aubaine- invoqueront les 'bons chiffres du jour' (et notamment un ISM manufacturier supérieur aux attentes), ils reviendront sur l'attitude 'ultra-dovish' de la FED, iront même jusqu'à prétendre que la chute du pétrole, c'est bon pour le pouvoir d'achat des ménages, donc c'est bon pour l'économie américaine.

Aucun de ceux là n'évoque bien sur la lourde rechute du pétrole sous les 37$, ni la pire entame d'année boursière de l'histoire du Japon.

Trois jours auparavant, un ISM repassant de 49,5 à 51,8 aurait fait bondir les anticipations d'un tour de vis de la FED dès la fin avril.

Et ce ne fut pas le seul 'bon chiffre du jour': l'indice définitif de confiance du consommateur du Michigan est ressorti à 91 en mars après 91,7 en février (mais le consensus redoutait un recul plus marqué, vers 90).

La rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis n'a apporté aucune surprise, bonne ou mauvaise : il ressort conforme aux anticipations, avec +215.000 emplois comme attendu et un taux de chômage qui remonte de 4,9% à 5%.
Les salaires horaires augmentent de +0,3% à 25,43$/l'heure, ce qui porte la hausse sur 12 mois à +2,3%.

Alors tenter d'expliquer que par la magie de l'ISM manufacturier
le Nasdaq (qui n'a justement quasiment rien de manufacturier) affiche ce vendredi une surperformance de +2,5% par rapport aux indices de l'Eurozone (et de +6% par rapport au Japon), c'est faire preuve d'une obnubilation haussière teintée d'un aveuglement quasi militant.

Au moins en Chine, les autorités ne se cachent pas de soutenir à bout de bras les indices boursiers et de leur interdire tout dérapage incontrôlé.

Car +2,5% de surperformance en quelques heures, c'est absolument énorme, surtout lorsque cela s'ajoute aux +6% du mois de mars.
Et un cumul de +8,5%, il s'agit d'un écart carrément historique sur une période de seulement 1 mois: il n'a aucune commune mesure avec l'affaiblissement du Dollar de -3% depuis fin février.

Puisque le diagnostic technique -en occultant absolument tout le 'fondamental'- était haussier, les programmes d'achat ont privilégié le 'risk on' avec en tête de peloton le secteur des 'biotechs/pharma', avec Regeneron +12,4% (tests cliniques positifs concernant une maladie génétique rare), Amgen +2,8%, Alexion et Biomarin +2,6%, Gilead +2,5%... puis Micron +5,35% et Netflix +3,4%.

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