* Le secteur bancaire en première ligne

* Le S&P sous sa moyenne mobile à 50 jours

* Plus forte baisse du Dow et du S&P depuis le 9 septembre

* Le Dow a perdu 1,78%, le S&P 1,82%, le Nasdaq 2,57%

par Sinead Carew

NEW YORK, 17 mai (Reuters) - La Bourse de New York a terminé en baisse mercredi, tout comme le dollar, les investisseurs s'inquiétant des polémiques entourant Donald Trump, qui pourraient remettre en cause la mise en oeuvre des réformes promises par le président américain.

L'indice Dow Jones a cédé 372,82 points, soit 1,78% à 20.606,93. Le S&P-500, plus large, a reculé de 43,64 points, soit 1,82%, à 2.357,03. Le Nasdaq Composite a perdu de son côté de 158,63 points (-2,57%) à 6.011,24 points.

Le Dow et le S&P ont accusé leur plus forte baisse depuis le 9 septembre et le Nasdaq son plus net recul depuis le 24 juin.

Le président américain aurait demandé en février à James Comey, l'ex-directeur du FBI limogé la semaine dernière, de mettre un terme à enquête sur les contacts russes de son ex-conseiller à la Sécurité, Michael Flynn, rapporte une source ayant consulté une note écrite de la main de Comey.

Cette dernière affaire intervient après les informations parues lundi selon lesquelles le chef de la Maison blanche aurait dévoilé des informations classifiées au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, malgré les dénégations du président russe Vladimir Poutine.

Les investisseurs craignent que la multiplication des scandales politiques vienne ralentir le rythme des réformes économiques et fiscales promises par le président, voire qu'elle aboutisse à une procédure de destitution lancée par le Congrès.

"On m'a demandé s'il (Donald Trump) allait être destitué. Je pense que c'est le genre de discussions qu'ont certains investisseurs", a indiqué Hans Peterson, responsable de l'allocation d'actifs chez SEB Investments.

Dans ce contexte, l'indice de volatilité sur l'indice S&P 500 gagne près de 5 points, au-dessus de 15,50.

Les trois grands indices de Wall Street sont tombés à leur plus bas niveau du jour en fin d'après-midi, après que la S&P est passé sous sa moyenne mobile à 50 jours, de 2.369,23 points, pour la première fois depuis fin avril.

"L'EFFET TRUMP SE DÉGONFLE"

Les banques ont particulièrement pâti de ces incertitudes politiques et d'une remise en question du projet de réforme de la réglementation financière promis par Donald Trump.

Les valeurs bancaires sont en outre pénalisées par le recul de la probabilité d'une hausse des taux de la Réserve fédérale lors de sa prochaine réunion en juin, qui est tombée à 69%, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

Bank of America a lâché 5,92% et JPMorgan a reculé de 3,81%. L'indice du compartiment financier a enregistré la plus forte baisse sectorielle, en repli de 3,04% et le sous-indice des banques a chuté de 4%.

"L'effet Trump se dégonfle, les investisseurs perdant tout espoir qu'il arrive à mettre en oeuvre son programme," dit Robert Phipps, chez Per Stirling Capital Management. "Ce qui est intéressant, c'est que le courant de ventes soit si faible."

Neuf des 11 grands indices sectoriels du S&P 500 ont fini dans le rouge, l'indice des services collectifs et de l'immobilier étant les seuls à avoir résisté.

Walt Disney (-1,55%) a été affecté par une baisse de recommandation de Macquarie qui pointe les inquiétudes suscitées par son exposition au marché de la télévision par câble et du déclin du parc d'abonnés d'ESPN, l'une de ses vaches à lait.

Contre la tendance, Target a gagné 0,94% à 55,04 dollars. Le distributeur américain a fait état d'un bénéfice et d'un chiffre d'affaires trimestriels supérieurs aux attentes, certaines initiatives lancées au début de cette année pour redresser ses activités commençant à porter leurs fruits.

Environ 8,37 milliards d'actions ont changé de mains au cours de la séance la plus active depuis le 21 mars, alors que la moyenne des 20 dernières séances se situait à 6,9 milliards.

Avec les remous autour de la présidence américaine, le dollar s'est replié de 0,66% face à un panier devises de référence et a effacé les gains engrangés depuis l'élection de Donald Trump en novembre dernier.

Le yen, monnaie refuge, gage plus de 2% face au billet vert, à 111, à son plus haut niveau depuis le mois d'avril. L'euro s'échange au-dessus de la barre de 1,1150 dollar, son plus haut niveau depuis l'élection de Trump.

Les investisseurs se sont rués sur les obligations du Trésor et les rendements étaient en passe d'afficher leur plus forte baisse quotidienne depuis le mois de juillet.

Le pétrole a progressé, soutenu par la baisse des stocks américains de brut la semaine dernière, avant la réunion des grands producteurs la semaine prochaine à Vienne.

Le Brent gagne près de 1% à 52,15 dollars le baril et le brut léger américain avance de 0,7% à 49 dollars. (Avec Yashaswini Swamynathan à Bangalore, Chuck Mikolajczak à New York, Noel Randewich à San Francisco, Juliette Rouillon pour le service français)