DUBAI, 25 décembre (Reuters) - Les forces de sécurité soudanaises ont dispersé mardi des dizaines de manifestants qui s'étaient rassemblés pour marcher sur le palais présidentiel à Khartoum afin de protester contre les difficultés économiques et le régime du président Omar al Bachir.

Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et ont tiré en l'air pour stopper les groupes de manifestants qui s'étaient rassemblés en divers lieux de la capitale.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès des autorités.

D'après plusieurs témoins, dont un médecin qui leur a porté assistance, trois personnes ont été blessées par balles, l'un d'eux a été touché à la tête.

Le mouvement de contestation a débuté voilà une semaine. Il visait initialement la hausse des prix, les pénuries et une crise des liquidités mais s'est progressivement mué en remise en cause du régime de Bachir, au pouvoir depuis le coup d'Etat militaire de 1989.

Plusieurs locaux du parti présidentiel, le Parti du Congrès national, ont été saccagés à travers le pays et des manifestations ont viré en affrontements avec les forces de l'ordre.

Depuis le début des troubles, représentants du pouvoir et témoins ont fait état d'au moins douze morts. Amnesty International a affirmé mardi qu'on recensait au moins 37 morts.

Lors d'un rassemblement qui s'est tenu mardi dans l'Etat de Jazirah, au sud de Khartoum, Omar al Bachir a déclaré que les individus qui s'en étaient pris aux institutions et qui avaient incendié des biens publics étaient des "traîtres" et des "mercenaires".

Son gouvernement a imputé les troubles à des "infiltrés". (Bureau de Dubai avec Hesham Hajali et Omar Fahmy au Caire Henri-Pierre André pour le service français)