DUBAI, 23 novembre (Reuters) - Amnesty International a accusé mercredi les forces progouvernementales yéménites qui combattent les milices chiites dans la ville de Taëz de harceler le personnel médical et de se mêler à la population civile, des accusations rejetées par les autorités.

La ville du sud-ouest du Yémen, qui comptait 300.000 habitants avant le début de la guerre, est le théâtre de combats entre les rebelles chiites houthis, qui l'encerclent, et les "comités populaires", des miliciens locaux soutenus par le gouvernement du président en exil Abd-Rabbou Mansour Hadi.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a rapporté mardi que des cadavres jonchaient les rues et qu'environ 200 personnes avaient été blessées au cours des trois journées précédentes, dont certaines ont dû subir des amputations.

Selon Amnesty International, il existe des preuves flagrantes de harcèlement du personnel de santé par les miliciens progouvernementaux, qui ont interpellé ou menacé de tuer des individus et déployé des chars devant des hôpitaux.

Nabil Abdoulhafidh Madjed, vice-ministre yéménite des Droits de l'homme, a déclaré que le rapport était partial et erroné, affirmant que les "forces de résistance" à Taëz n'avaient pas de chars et accusant les Houthis d'assiéger la ville et de terroriser les civils.

"Même s'il y a eu des cas isolés de vengeance individuelle, ce n'est plus le cas aujourd'hui", a-t-il dit du Caire à Reuters par téléphone.

Les Nations unies accusent pour leur part les milices chiites houthies d'empêcher l'acheminement d'une aide humanitaire à Taëz. (Sami Aboudi; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)