FRANCFORT (DEUTSCHE-BOERSE AG) - Des perspectives économiques toujours plus faibles et des cours des actions toujours plus élevés. C'est dans ce contexte qu'évoluent actuellement les bourses internationales. Pour le DAX, il s'agit de défendre ses nouveaux records à partir d'aujourd'hui, dans une semaine marquée par de nombreuses nouvelles.

30 septembre 2023 : "L'ambiance festive sur les marchés financiers se poursuit malgré la morosité conjoncturelle qui règne dans notre pays" : telle est la conclusion de Helaba pour la semaine écoulée. Bien que les principaux instituts économiques aient revu à la baisse leurs prévisions conjoncturelles pour 2024/2025, le DAX a atteint vendredi un nouveau record historique à 19.492 points. Les grands indices américains (à l'exception du Dow Jones, qui a atteint un nouveau record) s'étant quelque peu affaiblis en fin de semaine, l'indice a perdu une partie de ses gains en cours de journée. Le cours de clôture de 19.473 points a néanmoins permis à l'indice d'enregistrer une hausse hebdomadaire de 4,0%. Cela devrait permettre au mois de septembre, souvent faible par le passé, d'enregistrer des gains pour la première fois depuis 2019.

Les marchés boursiers ont été soutenus par deux facteurs principaux au cours des derniers jours. D'une part, de nombreuses données sur l'inflation et l'économie ont donné aux marchés de nouveaux espoirs de baisse des taux dans la zone euro et aux États-Unis. D'autre part, la Chine a, pour la première fois depuis longtemps, apporté de la bonne humeur. Selon Helaba, le vaste train de mesures de politique monétaire et économique du gouvernement chinois a "électrisé" les investisseurs. L'Empire du Milieu s'efforce de lutter contre la faiblesse de la conjoncture, notamment en réduisant les taux d'intérêt et les liquidités. Une reprise en Chine serait une bonne nouvelle pour l'industrie allemande qui exporte dans de nombreux domaines.

L'espoir d'une baisse des taux d'intérêt donne des ailes

Les analystes de Commerzbank estiment donc que la bonne ambiance sur les marchés boursiers a pu se poursuivre. Ils évoquent en outre le "climat plus positif des taux directeurs" et le fait que "la phase saisonnière plutôt critique avec des avertissements sur les bénéfices pour le troisième trimestre" touche bientôt à sa fin. Dans le même temps, ils avertissent qu'aux niveaux de cours actuels, un scénario favorable d'"atterrissage en douceur" aux États-Unis est déjà décompté. Les données économiques à venir cette semaine seront donc à surveiller de près.

Robert Halver, de la Baader Bank, estime que l'économie mondiale se situe actuellement "entre une phase de récession et une phase de reprise". Les actions profiteraient en général des baisses de taux d'intérêt qui interviennent typiquement dans ce contexte. En ce qui concerne la saison des résultats américains du troisième trimestre, qui débutera prochainement, l'expert en marchés des capitaux ne s'attend pas à un potentiel de déception pour les entreprises et le cours de leurs actions, en raison des attentes fortement réduites au préalable. "Une attention particulière est accordée aux perspectives qui, au final, devraient s'éclaircir".

Le DAX sans les voitures est relativement bien valorisé

Les analystes de la LBBW ne sont pas aussi optimistes. Selon eux, trois facteurs de risque principaux devraient freiner la tendance haussière des marchés boursiers : outre les incertitudes liées à l'élection américaine et les inquiétudes conjoncturelles, ils citent également la valorisation élevée des marchés. Et les stratèges ne se réfèrent pas uniquement aux États-Unis. "Même le DAX, dans son ensemble, n'est pas aussi bon marché qu'il n'y paraît". Corrigé des constructeurs automobiles en crise, le PER du DAX pour les 12 prochains mois est, selon les calculs de la LBBW, supérieur à 15 et donc plus élevé que la moyenne à long terme.

Image technique : objectifs de cours au-delà de la barre des 20.000 points

D'un point de vue graphique, l'indice boursier allemand semble très positif en atteignant de nouveaux records. Marcel Mußler, auteur des Mußler-Briefe, voit un "potentiel de hausse très généreux et surtout léger" pour le DAX après la rupture "très réussie et déjà durable". Dans une "configuration longue à tendance consolidée", le canal de tendance haussière qui s'étend actuellement entre 20.000 et 20.200 points et qui continue à augmenter chaque jour, représente les objectifs de cours pour le dernier trimestre qui commence demain. Seule une rechute sous l'horizontale de rupture à 18.893 points devrait être évitée du point de vue des haussiers.

Robert Halver considère également que les ingrédients pour une poursuite de la tendance positive des actions sont fondamentalement intacts. C'est pourquoi il estime que les baisses intermédiaires offrent des opportunités d'achat. De telles opportunités peuvent se présenter à court terme, car la protection contre la baisse des cours est actuellement plutôt faible. Il voit les premiers supports importants à 19.150, 19.088 et 19.044 points.

Principaux rendez-vous économiques et conjoncturels de la semaine

Lundi 30 septembre

14h00. Allemagne : prix à la consommation. La baisse des prix de l'énergie devrait avoir un effet positif sur les données de l'inflation de septembre publiées en début de semaine. Helaba s'attend à une hausse de 1,8% du taux global en glissement annuel.

15h45. États-Unis : indice PMI de Chicago. Selon la Commerzbank, l'indice national des directeurs d'achat, avec sa valeur de septembre, fournira des informations sur l'évolution de la conjoncture aux Etats-Unis. Après une valeur de 46,1 le mois précédent, on s'attend à une légère hausse à 46,8 pour le mois de septembre.

Mardi 1er octobre

11h00. Zone euro : prix à la consommation. Dans la zone euro, le taux d'inflation devrait également avoir ralenti en septembre. Le consensus prévoit une baisse à 2,0%. Les analystes craignent toutefois que le taux d'inflation sous-jacent, hors énergie et alimentation, reste relativement élevé, entre 2,7 et 2,8 %.

16h00 : Etats-Unis : indice ISM manufacturier. Depuis novembre 2022, l'indice de confiance n'a franchi le seuil d'expansion de 50 points qu'en un seul mois (mars 24). Cette situation ne devrait pas changer en septembre. Les stratèges de Deka prévoient une légère détérioration par rapport au mois précédent (47,2), à 47,0, tandis que Commerzbank prévoit un léger rebond à 47,5.

Mercredi 2 octobre

11h00. Zone euro : taux de chômage. Pas de grands changements attendus : Les économistes estiment que le taux de chômage devrait se maintenir à 6,4% en août. Helaba est légèrement plus pessimiste avec une estimation de 6,5 pour cent.

Jeudi 3 octobre

16h00 : Etats-Unis : indice ISM des services. Pour le secteur des services, plus important pour l'économie globale (par rapport au secteur manufacturier), les analystes de Commerzbank prévoient une amélioration marginale à 51,7 (contre 51,5) et une situation fondamentalement meilleure.

Vendredi 4 octobre

14h30. États-Unis : données sur l'emploi. Selon Deka, le rapport sur l'emploi de septembre montrera si une nouvelle baisse importante des taux d'intérêt américains aura lieu en novembre. Dans ce contexte, les experts s'attendent à ce que l'issue incertaine des élections pèse sur le marché du travail, raison pour laquelle le nombre de nouveaux emplois créés devrait baisser à 130.000. Commerzbank s'attend même à 120.000 créations d'emplois seulement, notamment en raison de l'impact des grèves. Dans l'ensemble, il s'agit toutefois de données qui soutiennent le récit d'une croissance continue de l'économie américaine et, par conséquent, la vision du marché d'un "atterrissage en douceur".

Par Thomas Koch, 30 septembre 2024, © Deutsche Borse AG

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