Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en net recul lundi (-1,14%), entamant la semaine de façon poussive dans un contexte d'incertitudes politiques.

L'indice CAC 40 a cédé 55,34 points à 4.784,64 points dans un volume d'échanges peu étoffé de 2,8 milliards d'euros. Vendredi, le marché Parisien avait reculé de 0,56%.

La cote Parisienne a ouvert dans le rouge, creusant ses pertes tout au long de la journée.

"Le marché est morose, plusieurs éléments entrent en ligne de compte", relève auprès de l'AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

"Il y a une frilosité à l'idée de prendre des initiatives à l'orée d'une semaine très chargée, que ce soit en macro ou en microéconomie", poursuit-il.

La semaine sera en effet riche en actualité, avec notamment une réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine mercredi.

Par ailleurs, "en fil rouge, l'attention est concentrée sur les premières mesures de Donald Trump", explique M. Tuéni.

"Pour les premiers jours de son mandat, l'accent est mis sur le protectionnisme et l'immigration, des thèmes très +clivants+ qui avaient affolé les marchés dans un premier temps" avant son élection, commente-t-il.

Le nouveau président des Etats-Unis a ainsi signé vendredi un décret controversé qui interdit l'entrée à tous les réfugiés pendant 120 jours (et de façon indéfinie pour les réfugiés syriens), ainsi qu'à tous les ressortissants de sept pays à majorité musulmane considérés comme des viviers terroristes par Washington.

Les investisseurs ont par ailleurs eu nombre de statistiques à digérer, notamment outre-Atlantique où l'inflation américaine a continué sa progression sur un an en décembre, tandis que les dépenses des ménages ont progressé plus vite que leurs revenus sur le même mois.

En zone euro, la confiance économique a continué de progresser en janvier, atteignant son meilleur niveau depuis mars 2011.

En Allemagne, la hausse des prix à la consommation a encore accéléré en janvier, avec un niveau d'inflation atteignant 1,9% sur un an.

L'Espagne a pour sa part vu son produit intérieur brut croître de 3,2% en 2016, gardant le même rythme qu'en 2015.

Du côté des valeurs, Engie (-1,82% à 11,03 euros) a pâti d'un abaissement de recommandation par RBC. Le groupe a par ailleurs remporté le contrat et finalisé le financement pour la construction, l'exploitation et la maintenance d'une centrale de production indépendante d'électricité en Arabie saoudite, un projet pesant 1,2 milliard de dollars.

EDF a reculé de 2,46% à 9,23 euros. Le groupe a choisi les batteries du japonais Nidec ASI pour son projet de construction d'une installation de stockage d'électricité au Royaume-Uni.

Les valeurs dépendantes du secteur pétrolier et parapétrolier ont pesé sur la cote à l'image de Total (-1,10% à 46,71 euros), TechnipFMC (-5,70% à 31,36 euros), CGG (-1,19% à 9,94 euros) et Vallourec (-5,16% à 6,98 euros).

A l'inverse, Rubis a été dopé (+3,03% à 77,89 euros) après avoir été placé par Goldman Sachs sur sa liste d'achats préférés ou "conviction list".

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