Paris (awp/afp) - En Europe comme en Asie, les marchés financiers suivent les risques politiques, en France à quelques heures du vote de la motion de censure contre le gouvernement et en Corée du Sud après l'éphémère instauration de la loi martiale.

"La Corée du Sud a brièvement volé la vedette au chaos politique français après que le président Yoon a soudainement imposé la loi martiale hier, accusant le parti d'opposition - qui détient la majorité au parlement - de paralyser son administration, avant de la lever quelques heures plus tard", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

La Bourse de Séoul a nettement reculé de 1,44%, minée par l'incertitude politique qui s'ajoute aux tensions commerciales qui pèsent déjà sur les marchés de la région.

La monnaie coréenne s'est effondrée de plus de 2,5% face au billet vert dans la nuit, à 1444 wons pour un dollar, touchant son plus bas depuis deux ans, avant de finalement rebondir de 1,13% vers 08h30 GMT.

Ailleurs en Asie, les indices ont connu une séance dispersée: Hong Kong est stable (-0,02%), Shenzhen a rendu 1,02%, Shanghai 0,42%, Taiwan a gagné 1,10%.

En Europe, la France est au centre de l'attention.

Le Premier ministre Michel Barnier a été contraint lundi d'engager sa responsabilité sur le budget de la Sécurité sociale, un premier 49.3 synonyme de motion de censure et probablement de chute, la gauche et l'extrême droite ayant annoncé qu'ils la voteraient à l'unisson.

La conférence des présidents de groupe à l'Assemblée a fixé à 16h00 l'examen des motions de censure déposées. En joignant leurs voix, la gauche et le Rassemblement national peuvent réunir autour de 330 suffrages, largement au-delà des 288 requis pour faire tomber le gouvernement.

L'instabilité politique "n'est pas perceptible à la simple lecture du CAC 40", indice vedette de la Bourse de Paris, et cette "faible réaction au chaos politique français est surprenante", commente Ipek Ozkardeskaya.

Vers 08h30 GMT, il gagnait 0,38%, après avoir terminé en hausse de 0,26% mardi.

Le CAC 40 est néanmoins "sur le point d'enregistrer son plus grand écart de performance depuis trois décennies avec l'indice allemand Dax et l'écart entre les obligations françaises et allemandes à 10 ans a atteint ses niveaux les plus élevés depuis la crise de la dette de l'euro il y a dix ans", a-t-elle ajouté.

Là où le CAC 40 est en repli de près de 4%, l'indice vedette allemand, le Dax, a gonflé de près de 20% depuis le début de l'année, et a battu ses records en séance et en clôture mardi.

Ailleurs en Europe, vers 08h30 GMT Francfort gagnait 0,61%, allant encore au-delà de son record en séance franchi la veille. Milan prenait 0,88% et Londres reculait légèrement de 0,23%.

A l'agenda de la séance, "les PMI des services en zone euro et aux États-Unis" seront suivis, note John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.

La publication plus tard dans la journée du "Beige book", un rapport économique mensuel des antennes régionales de la banque centrale américaine (Fed), sera particulièrement scruté par la place américaine, tout comme le discours du président de l'institution, Jerome Powell.

Samsung paye les frais

La plus grosse entreprise de Corée du Sud, Samsung Electronics, a plongé d'environ 3% en cours d'échanges, avant de clôturer en baisse de 0,93%. Le constructeur Hyundai Motors s'est lui effondré de 2,56%.

Le marché du pétrole grimpait légèrement vers 08h20 GMT: le baril de West Texas Intermediate (WTI) gagnait 0,24% à 70,11 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord 0,30% à 73,84 dollars.

Le billet vert était stable (-0,00%) par rapport à la monnaie unique, à 1,0509 dollar pour un euro.

Le bitcoin atteignait 96'741 dollar (+0,68%).

afp/lf