CAC 40 
Par Les marchés feront leurs adieux cette semaine à Ben Bernanke. Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), à la tête de la banque centrale durant toute la crise, tiendra mardi et mercredi son dernier comité de politique monétaire, avant de céder la place à Janet Yellen.
Les investisseurs auront donc un oeil sur les Etats-Unis, tout en surveillant de l'autre l'évolution de l'économie en Chine. La publication, jeudi, d'un indice PMI chinois manufacturier au plus bas depuis six mois en janvier a jeté un véritable froid sur les marchés. Ce lundi encore, les places boursières asiatiques ont fortement reculé, la Bourse de Tokyo ayant abandonné 2,5%, dans le sillage de Wall Street vendredi soir.
La version définitive du PMI chinois, attendue vendredi alors que les places boursières chinoises seront fermées, sera donc scrutée par les opérateurs de marché.
Parallèlement à la Chine, plusieurs événèments sont venus renforcés les préoccupations liées aux pays émergents, notamment la chute de la livre turque puis celle du peso argentin après l'abandon par Buenos Aires de sa politique de soutien à sa devise.
Rendez-vous avec la croissance américaine
Si les pays émergents sont sources d'inquiétudes, l'économie américaine devrait pour sa part causer moins de sueurs froides. Ben Bernanke peut se targuer d'avoir redonner de belles couleurs à l'économie des Etats-Unis. Pour s'en assurer, la première estimation du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis pour le quatrième trimestre sera publiée jeudi. Les économistes de la banque HSBC s'attendent à une croissance de 2,9% après une progression de 4,1% de l'activité au troisième trimestre.
Cette première estimation du PIB risque surtout d'offrir un contraste saisissant avec les résultats d'entreprises américaines, dont la saison des publications bat son plein. Plusieurs sociétés ont d'ores et déjà clairement déçu sur leurs profits du quatrième trimestre, à l'image d'IBM (>> International Business Machines Corp.).
"Il existe un écart profond entre les discours macroéconomiques, plutôt optimistes sur la croissance, et celui des entreprises qui annoncent parfois encore des plans de restructuration, des coupes dans leurs investissements et une grande prudence sur l'évolution de leur vente", soulignent les analystes d'Aurel BGC.
En Europe et en France, les premières publications n'ont guère été encourageantes et marquées par plusieurs alertes sur résultats, comme pour Alstom (>> ALSTOM), ABB (>> Abb Ltd - Ord Shs) et Nokia (>> Nokia Oyj). Les annonces trimestrielles devant encore s'accélérer cette semaine, les investisseurs auront donc de quoi se montrer très attentifs aux discours des entreprises.
LVMH lance le coup d'envoi à Paris
A Paris, LVMH (>> LVMH) sera la première société du CAC 40 à publier ses résultats annuels. Les performances du groupe de luxe ont été marquées en 2013 par le ralentissement de son principal pôle mode et maroquinerie. Selon le consensus FactSet, le chiffre d'affaires devrait ressortir à 8,6 milliards d'euros au quatrième trimestre et à 29,4 milliards sur l'ensemble de l'année, soit une progression de 4,6% par rapport à 2012. Le résultat net annuel est attendu en légère hausse sur un an, à 3,5 milliards d'euros.
Côté macroéconomie en Europe, la semaine a bien commencé, avec un indice Ifo allemand sur la confiance des entreprises en janvier rassurant, après le recul inattendu la semaine dernière du moral des investisseurs calculé par l'indice Zew.
Les investisseurs attendent encore les chiffres de l'inflation qui restent une préoccupation majeure dans un contexte de craintes déflationnistes. La première estimation des prix à la consommation en zone euro pour le mois de janvier est prévue vendredi.
C'est dans ce contexte d'actualité chargée que va se tourner la page Ben Bernanke. Pour l'occasion, la Fed ne devrait pas toutefois réserver d'annonces majeures. Les analystes de Credit Suisse s'attendent à ce que la banque centrale décide une nouvelle réduction de 10 milliards de dollars de son programme de rachats d'actifs, qui ralentira ainsi à 65 milliards de dollars par mois dès le 1er février. Un retrait tout en douceur de la Fed de son fameux "quantitative easing" (QE), à l'image du départ de son non moins célèbre président.
-Blandine Hénault, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 53; blandine.henault@wsj.com
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