La Bourse de Paris devrait repartir à la hausse lundi matin suite à sa dégringolade de la semaine passée, due aux inquiétudes entourant la situation politique en France.

Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison juin - reprend 24,5 points à 7524,5 points, laissant présager un rebond à l'ouverture.

Le marché parisien avait décroché de plus de 6% la semaine dernière, un recul hebdomadaire inédit depuis la fin 2022, ce qui a fait sombrer le CAC en territoire négatif depuis le début de l'année (-0,5%).

L'euphorie du début d'année a fait place à un soudaine épisode de correction et à un brutal réveil de la volatilité, qui ont pris par surprise bon nombre d'investisseurs.

La défiance des marchés à l'égard d'une possible accession au pouvoir du RN ou du nouveau Front Populaire s'est faite très rapidement sentir sur le marché des emprunts d'Etat.

L'écart du rendement des OAT françaises à dix ans et du taux de référence allemand s'est fortement creusé pour désormais dépasser 80 points de base.

Le fait que le bond de la volatilité ne soit pas resté contenu aux actions, comme l'illustre l'effondrement de l'euro sur la séance de vendredi, pousse certains observateurs à s'inquiéter de la correction boursière en cours.

'On peut craindre que l'écart de rendement sur les obligations françaises, la baisse des actions et potentiellement la chute de l'euro perdurent au moins jusqu'au 7 juillet', prévient Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.

'Notre scénario repose plus sur un accroissement de la volatilité, des phases de chute suivies par des rebonds plutôt qu'une chute continue', précise-t-il.

Selon l'analyste, tout va dépendre de l'évolution des sondages.

'N'oublions pas que le risque politique n'est pas uniquement français: la coalition au pouvoir en Allemagne est confrontée à d'importantes divergences sur le budget et un nouveau gouvernement doit être formé en Belgique', rappelle-t-il.

La question en suspens est de savoir combien de temps durera cette phase de correction et si elle marque le début de la fin de la hausse des marchés d'actions.

Point positif, les soubresauts politiques en Europe n'ont pas empêché le S&P 500 et le Nasdaq d'aligner une septième semaine de hausse sur huit vendredi et d'inscrire de nouveaux records.

Les dernières statistiques ont montré que l'inflation était mieux maîtrisée aux Etats-Unis, renforçant le scénario d'un 'atterrissage en douceur' de l'économie américaine cet été.

Les indicateurs économiques, notamment ceux ayant trait à l'inflation, susceptibles d'influencer la trajectoire des politiques monétaires des banques centrales devraient donc continuer d'avoir un impact important cette semaine.

La Banque d'Angleterre annoncera ses décisions de politique monétaire jeudi, mais les fortes pressions salariales qui persistent dans le pays devraient la conduire à laisser ses taux inchangés.

La Banque nationale suisse devrait elle aussi renoncer à abaisser ses taux, le prochain assouplissement monétaire n'étant pas prévu avant septembre prochain.

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