ANKARA (Reuters) - Les attaques contre le Liban cette semaine ont montré que le gouvernement israélien avait l'intention d'étendre la guerre à la région, a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan, appelant les pays occidentaux à prendre des "mesures dissuasives" contre les actions d'Israël.
Recep Tayyip Erdogan a ajouté que la guerre d'Israël à Gaza figurerait en tête de l'ordre du jour de son discours à l'Assemblée générale des Nations unies, mardi.
"Pour que notre région ne soit pas entraînée dans une grande catastrophe, la pression sur Israël doit être encore plus forte", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Istanbul.
Le président turc commentait les attaques perpétrées cette semaine au Liban, avec deux vagues consécutives d'explosions de bipeurs et de radio-téléphones portables utilisés par les membres du Hezbollah qui ont tué 39 personnes. Israël n'a pas confirmé son implication présumée dans ces attaques.
"Il est temps que tous les pays qui ont pour mission de protéger la paix dans le monde trouvent des solutions pour arrêter Israël", a déclaré Recep Tayyip Erdogan.
"Afin de mettre fin à cette oppression qui dure depuis près d'un an, d'établir un cessez-le-feu permanent et de garantir l'acheminement sans entrave de l'aide humanitaire, nous tous, le monde entier et en particulier les Nations unies, avons une mission importante à remplir."
La Turquie a régulièrement dénoncé les actions d'Israël à Gaza, en représailles à l'attaque du Hamas contre le pays survenue le 7 octobre 2023.
Selon Israël, environ 1.200 personnes ont été tuées et plus de 250 personnes ont été prises en otage lors de l'assaut. L'offensive militaire israélienne qui a suivi dans la bande de Gaza a tué plus de 41.000 Palestiniens, selon le ministère de la santé de l'enclave.
Ankara a également interrompu tous ses échanges commerciaux avec Israël et a appelé à se joindre à la plainte déposée par l'Afrique du Sud auprès de la Cour internationale de justice, accusant Israël de génocide. Israël a rejeté à plusieurs reprises les accusations de génocide formulées dans le cadre de cette procédure, les jugeant sans fondement.
(Reportage de Huseyin Hayatsever, version française Benjamin Mallet)