WASHINGTON, 5 avril (Reuters) - Donald Trump accuse, dans une interview mise en ligne mercredi par le New York Times, l'ex-conseillère à la sécurité nationale de Barack Obama, Susan Rice, d'avoir illégalement cherché à obtenir les identités de certains de ses conseillers mentionnés dans des écoutes téléphoniques.

Prié de dire s'il pense que Susan Rice a enfreint la loi, le président américain répond par l'affirmative.

Donald Trump ne fournit pas de preuves à ces accusations et promet de s'expliquer davantage "en temps voulu".

Contactée par Reuters, Susan Rice a dit ne pas avoir de commentaire à faire dans l'immédiat. Par la suite, son porte-parole Erin Pelton a ajouté par mail: "Je ne vais pas donner d'importance à cette accusation ridicule par un commentaire."

Ces allégations, qui circulent sur internet depuis quelques jours, ont déjà été rejetées mardi par Susan Rice sur l'antenne de MSNBC.

"On prétend que, j'ignore comment, des responsables de l'administration Obama ont utilisé les services de renseignement à des fins politiques. C'est absolument faux", a-t-elle dit.

Selon cinq responsables des services de renseignement, Rice a suivi la procédure standard en déposant une requête auprès de l'Agence nationale de sécurité (NSA) pour que cette dernière fournisse les noms de ressortissants américains ayant été en contact avec des Russes surveillés par les services américains.

En tant que conseillère à la sécurité nationale, elle ne pouvait pas ordonner à la NSA de lui livrer les identités, mais ne pouvait que déposer une requête, qui est ensuite examinée par l'agence. Celle-ci doit notamment déterminer si le fait de livrer ces noms pourraient constituer une atteinte à la sécurité des Etats-Unis, a expliqué un des responsables interrogés.

Une telle requête n'a rien d'inhabituel ni de suspicieux, a déclaré un autre responsable des renseignements, et la NSA en reçoit des dizaines par mois.

Début mars, Donald Trump avait déjà accusé son prédécesseur Barack Obama d'avoir placé sur écoutes la Trump Tower mais le directeur du FBI James Comey et d'autres hauts responsables ont souligné qu'il n'existait aucune preuve corroborant ces dires. (Susan Heavey, Mark Hosenball, John Walcott; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)