Milan (awp/afp) - Le taux de chômage en Italie a augmenté de 0,3 point en septembre par rapport à août, atteignant désormais 10,1%, un mauvais chiffre qui s'ajoute aux perspectives de croissance en berne pour le pays.

Le taux de chômage dans la péninsule se situe très au-dessus de la moyenne de la zone euro, qui atteint 8,1%.

Il atteint 9,3% chez les hommes et 11,1% chez les femmes, selon des données provisoires publiées mercredi par l'Institut national des statistiques (Istat).

Le chômage a aussi augmenté de 0,2 point, à 31,6%, chez les jeunes Italiens âgés de 15 à 24 ans, ce qui représente quasiment le double de la moyenne de la zone euro (16,8%).

Le taux d'emploi a lui diminué de 0,1 point, à 58,8%.

Sur un an, la tendance à la hausse du nombre de personnes ayant un emploi se confirme en revanche avec une augmentation de 0,9% par rapport à septembre 2017, soit +207.000 personnes actives occupées, note l'Istat.

Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit un taux de chômage de 10,9% et la Commission européenne de 10,8% en Italie en 2018, puis tous deux de 10,6% en 2019.

Ce mauvais chiffre s'ajoute à celui de la croissance, plus faible qu'attendu au troisième trimestre, diffusé mardi.

Après plus de trois ans de croissance, le PIB (produit intérieur brut) italien est resté stable au troisième trimestre par rapport au précédent, selon l'Istat.

Cette croissance en berne complique encore l'équation du gouvernement populiste, qui a basé son budget 2019 sur des prévisions très optimistes.

La coalition, formée de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), a néanmoins affirmé qu'il ne reviendrait pas sur la loi de finances, qui prévoit un déficit à 2,4% du PIB, estimant que celui-ci permettrait au contraire d'inverser cette tendance négative.

Concernant le chômage, le vice-Premier ministre, Luigi di Maio, leader du M5S, a affirmé qu'il s'agissait "du dernier coup du Jobs Act", la réforme de libéralisation du marché du travail menée par le précédent gouvernement de centre gauche, "parce qu'à partir du 1er novembre entre en vigueur la nouvelle norme".

Les prix à la consommation ont eux augmenté de 1,6% en octobre sur un an, poursuivant la tendance constatée depuis mai.

L'inflation en Italie reste néanmoins plus faible que dans le reste de la zone euro, où elle s'est accélérée en octobre à 2,2%, au-delà de l'objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE).

Pour la BCE, une inflation annuelle très légèrement inférieure à 2,0% sur un an est considérée comme un signe de bonne santé de l'économie.

afp/al