* Les rachats obligataires réduits de $10 mds comme prévu

* Première décision unanime depuis juin 2011

* L'activité économique s'est accélérée - Fed (Actualisé avec une nouvelle citation d'analyste, précisions)

par Jonathan Spicer et Jason Lange

WASHINGTON29 janvier (Reuters) - La Réserve fédérale des Etats-Unis a annoncé mercredi une nouvelle réduction de 10 milliards de dollars de ses rachats obligataires mensuels, s'en tenant à son plan de dénouer progressivement ses mesures de soutien exceptionnelles en dépit des turbulences qui agitent les marchés émergents.

Au terme d'une réunion de deux jours, l'institut d'émission a confirmé par ailleurs qu'il poursuivrait sans doute le dénouement de sa politique de stimulation économique si les conditions économiques le justifiaient.

"Si les informations à venir étayent globalement l'hypothèse du Comité (de politique monétaire) d'une amélioration en cours de la situation du marché du travail et d'une inflation revenant vers son objectif à plus long terme, la Comité réduira sans doute encore le rythme de ses achats d'actifs à pas mesurés lors de futures réunions", lit-on dans le communiqué de la Fed.

Le président Ben Bernanke, qui transmettra le relais à la vice-présidente Janet Yellen vendredi, a également reconduit le principe de maintenir les taux directeurs très bas pour encore un bon moment.

La Fed constate que "l'activité économique s'est accélérée ces derniers trimestres", justifiant ainsi l'amorce du dénouement de son programme d'assouplissement quantitatif (QE) le mois dernier.

A partir de février, la Fed rachètera tous les mois pour 65 milliards de dollars d'actifs contre 75 milliards actuellement et 85 milliards lorsqu'elle a lancé le programme en septembre 2012. La réduction touchera à parts égales les Treasuries et les obligations adossées à des actifs hypothécaires.

Wall Street a dans un premier temps réduit ses pertes puis les a aggravées en réaction à ces annonces, tandis que le dollar a accru son recul face au yen, tout en poursuivant sa hausse contre l'euro, et que les Treasuries ont accru leurs gains.

CADEAU D'ADIEU

La décision a fait l'unanimité au sein du comité de politique monétaire (Fomc), ce qui ne s'était plus vu depuis juin 2011, un joli cadeau d'adieu pour Bernanke.

"C'est presque mot pour mot ce que l'on attendait", a commenté Kim Rupert (Action Economics). "Mais je pense qu'on reste encore prudent dans l'atmosphère ambiante et la Bourse pourrait être le référent à court terme".

"La décision de la Fed aujourd'hui montre qu'elle s'en tient fermement à sa résolution d'en finir (avec les rachats obligataires) en 2014", a constaté Daniel Alpert (Westwood Capital).

La Fed sinon a réaffirmé qu'elle maintiendrait les taux près de zéro bien après que le taux de chômage, actuellement de 6,7%, sera tombé au-dessous de l'objectif de 6,5%, surtout si l'inflation reste inférieure à l'objectif de 2%.

Certains analystes pensaient qu'elle pourrait modifier ce chapitre dans la mesure où le taux de chômage se rapproche beaucoup du seuil à partir duquel redémarrerait une politique monétaire plus restrictive.

Ben Bernanke, qui présidait là sa dernière réunion de politique monétaire, a multiplié les initiatives hardies durant ses huit années à la barre de la banque centrale, faisant gonfler son bilan à 4.000 milliards de dollars et gardant le taux d'intervention près de zéro pendant plus de cinq ans pour sortir une économie qui a connu sa pire récession depuis des décennies.

Les statistiques de ces dernières semaines - à l'exception notable de la statistique de l'emploi de décembre - viennent à l'appui des hypothèses économiques optimistes de la Fed. Les conjoncturistes pensent que le PIB américain a crû de 3,2% annuels au quatrième trimestre, après 4,1% les trois mois précédents.

Cela étant, les chiffres de l'emploi de décembre puis les remous des marchés émergents avaient amené certains à penser que la Fed pourrait attendre un peu avant de relancer le "tapering".

Texte du Fomc en anglais:

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)