Le rapide développement du shadow banking en Chine a accéléré la libéralisation des taux d'intérêt et les réformes financières, tout en introduisant un certain nombre de nouveaux risques dans l'économie. Aidan Yao fait le point sur ce segment opaque du système financier, expliquant les raisons de son expansion et ses faiblesses structurelles.


Points Clés

Ces dernières années, le développement du système bancaire parallèle (shadow banking) a bouleversé le paysage financier chinois. Son expansion rapide a été portée par la volonté des banques et des investisseurs de contourner la réglementation financière. Le gouvernement y a aussi vu un moyen de réformer le système et de financer le plan de relance de la croissance de 4 000 Mds CNY.

Le shadow banking est composé de trois éléments clés : les produits de gestion d'épargne (PGE) semblables aux fonds monétaires, l'intermédiation du crédit par des institutions financières non bancaires, et les prêts et crédits informels. En dépit de sa croissance rapide, le shadow banking en Chine reste limité comparé aux pays développés.

Le système parallèle est largement tributaire des banques pour l'intermédiation du crédit, créant une grande distorsion dans la perception des risques associés à de nombreux produits financiers. La relation trouble avec les banques et l'absence de faillite importante ont renforcé l'idée qu'il y a une garantie implicite et un aléa moral.

Pour y remédier, le gouvernement doit choisir entre donner plus de latitude aux banques pour l'intermédiation, comme en Europe, ou orienter le système vers les marchés de capitaux comme aux Etats-Unis. À court terme, des progrès ont été faits, en laissant certains défauts avoir lieu. Ce processus délicat devrait être géré avec soin, réduisant le risque de défaillance systémique en 2014.


Par Aidan Yao, Economiste Asie Emergente - AXA Investment Managers

Télécharger notre Investment Research : Chine : le shadow banking au grand jour