Le conseil des gouverneurs de la Banque du Canada a réfléchi à l'opportunité d'attendre un mois supplémentaire pour commencer à réduire les taux d'intérêt avant de décider d'assouplir la politique monétaire le 5 juin, selon le compte rendu de la réunion publié mercredi.

La banque centrale a pris la décision largement attendue de réduire son taux directeur de 25 points de base à 4,75 % au début du mois - la première parmi les pays du G7 à le faire - et a invoqué les progrès accomplis dans la réduction de l'inflation.

"Étant donné les risques qui pèsent sur les perspectives d'inflation, les membres ont considéré les mérites d'attendre des données mensuelles supplémentaires sur l'IPC pour obtenir plus d'assurance avant de réduire le taux directeur en juillet", peut-on lire dans les procès-verbaux.

"Bien qu'ils aient reconnu le risque que les progrès (en matière de réduction de l'inflation) puissent s'interrompre, les progrès ont été suffisants pour justifier une première réduction du taux directeur", poursuivent-ils.

La décision de la banque - la première baisse en quatre ans - a été suivie de près par la Banque centrale européenne, qui a également réduit son taux de référence de 25 points de base, à 3,75 %.

Les marchés monétaires s'attendent à 64 % de chances d'une nouvelle baisse des taux en juillet et à un total de trois baisses de 25 points de base cette année.

Les minutes ont montré que les six membres du conseil ont convenu que tout nouvel assouplissement serait progressif, étant donné que l'inflation ne devrait se rapprocher que lentement de l'objectif de 2 % de la banque.

Le taux d'inflation annuel du Canada a ralenti à 2,7 % en avril, son niveau le plus bas depuis trois ans, marquant ainsi quatre mois consécutifs sous la barre des 3 %. Les mesures de base de l'inflation - qui sont suivies de près par la banque - ont également continué à baisser.

La banque continuera à suivre de près l'évolution de l'inflation de base et à se concentrer sur l'équilibre de l'offre et de la demande dans l'économie, le comportement des entreprises en matière de fixation des prix, les attentes en matière d'inflation et la croissance des salaires, a déclaré la banque.

"Certains membres se sont davantage concentrés sur les risques de baisse de l'inflation découlant de la faiblesse de l'économie et des effets continus d'une politique monétaire restrictive", indique le compte rendu.

"D'autres ont accordé plus d'importance aux risques de hausse associés à la persistance de la croissance des salaires et à la possibilité d'un rebond du marché de l'immobilier.

La prochaine décision de politique monétaire de la BoC est prévue pour le 24 juillet, date à laquelle elle mettra également à jour ses prévisions économiques.

(Reuters Bureau d'Ottawa)

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