Après avoir été aspirée proche de 1.35 USD, la monnaie unique accuse le coup malgré le nouveau prêt massif à faible taux de la BCE, le billet vert reprenant des couleurs alors que s’éloigne outre-Atlantique la perspective d’une troisième vague d’assouplissement quantitatif.

La nouvelle injection de la Banque centrale européenne constituait l’évènement de la semaine passée et nourrissait l’appétit du risque des opérateurs. Le chiffre fut toutefois conforme aux attentes avec un montant 529,53 milliards empruntés à trois ans par 800 établissements européens et n’a pas déclenché d’euphorie particulière. Au contraire, comme seulement 523 banques avaient eu recours à la précédente opération de cette nature fin 2011, le succès de ce second refinancement met en exergue les risques d’insolvabilité qui continuent de menacer au sein du Vieux-Continent. Les marchés ont par ailleurs bien conscience que cet afflux de liquidités n’effacera pas les problèmes structurels de la région, qui pèsent sur l’emploi et la croissance.

Dans la foulée de l’annonce de la BCE, le patron de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, qui s’exprimait devant le Congrès, a salué la récente amélioration du marché du travail. Le ton résolument positif de ses propos a ainsi laissé entendre qu’un troisième quantitative easing (QEIII) pourrait ne pas être nécessaire. Puisqu’un nouveau rachat d’actifs diluerait un peu plus sa valeur, ce regain d’optimisme a en conséquence soutenu le Dollar.

En zone Euro, le déclassement de la Grèce par les trois grandes agences de notation, le repli des ventes de détails en Allemagne et la révision en hausse par le gouvernement espagnol du déficit du pays cette année, où le chômage augmente de façon inquiétante, n’étaient pas de nature à inverser la tendance.

Techniquement, 1.35 USD n’a donc pas été franchi contrairement au support intermédiaire à 1.3276 USD, enfoncé avec autorité. Nos convictions baissières s’atténuent désormais sur la paire bien qu’une poursuite du repli vers 1.3054 USD semble relativement plausible.