GENEVE, 12 décembre (Reuters) - L'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a laissé jusqu'au 27 décembre aux parties en guerre pour donner la liste des délégués qui les représenteront à la conférence de paix le mois prochain en Suisse, a annoncé jeudi sa porte-parole, Khawla Mattar.

Une trentaine de ministres représentant les grandes puissances et des pays du Proche-Orient se réuniront le 22 janvier à Montreux pour donner leur aval aux négociations entre le gouvernement du président syrien Bachar al Assad et l'opposition syrienne.

Le lendemain, Lakhdar Brahimi organisera les premières discussions entre Syriens à Genève.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon doit confirmer incessamment la réunion ministérielle de Montreux. Les hôtels de Genève sont pleins à ce moment-là en raison d'un salon sur l'horlogerie de luxe.

Le but de la conférence de paix, dite de Genève II, est de trouver un accord sur un gouvernement de transition en Syrie, qui aura les pleins pouvoirs pour mettre fin à un conflit qui a fait plus de 100.000 morts en près de trois ans.

Le gouvernement syrien et l'opposition n'avaient pas formellement participé à la conférence de "Genève I" organisée par le prédécesseur de Lakhdar Brahimi, Kofi Annan, en juin 2012.

Présenter la liste de ses délégués d'ici le 27 décembre ne devrait pas être un problème pour le gouvernement de Bachar al Assad. Ce devrait être plus compliqué pour l'opposition syrienne, qui apparaît de plus en plus divisée.

"La plus grande difficulté concerne la délégation de l'opposition. Il n'y a toujours pas d'accord", a déclaré un diplomate arabe.

L'Armée syrienne libre (ASL) a fait savoir qu'elle ne participerait pas à Genève II et que ses forces poursuivraient leur combat contre Bachar al Assad.

La Coalition nationale syrienne (CNS), principale vitrine de l'opposition soutenue par les Occidentaux, a elle accepté de participer.

Lakhdar Brahimi doit rencontrer des responsables russes et américains à Genève le 20 décembre pour faire le point sur la liste des ministres qui seront à Montreux. La participation de l'Iran, allié de la Syrie, est toujours débattue.

Washington estime que l'Iran ne peut participer sauf si elle accepte le texte adopté le 30 juin 2012 à Genève. Lakhdar Brahimi juge que l'Iran et l'Arabie saoudite doivent tous deux participer.

La durée précise de la conférence de Genève II n'a pas été définie. Un diplomate occidental estime que la réunion des deux parties syriennes dans une même pièce sera déjà un grand pas mais qu'il faudra sans doute une année et plusieurs cycles de négociations pour aboutir. (Stephanie Nebehay; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Guy Kerivel)