PARIS, 29 janvier (Reuters) - Le contrôle judiciaire qui interdisait à François Reyl, le dirigeant de la banque Reyl & Cie, de se rendre en Suisse après sa mise en examen en France et l'empêchait de diriger son établissement a été levé, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information de l'Agefi.

Dans une interview au quotidien économique suisse, son avocat, Me Vincent Jeanneret, précise que son client est de retour en Suisse depuis mercredi et qu'il est libre d'exercer à nouveau sa fonction de directeur général.

"François Reyl a concentré ses efforts pendant ces dernières semaines à ramener ce dossier aux proportions qui auraient dû être les siennes dès l'origine en apportant aux juges un éclairage sur la nature réelle de son activité professionnelle, qui est aux antipodes de l'image véhiculée par les médias", explique le défenseur.

"Le juge et le parquet ont dès lors estimé que cette mesure de contrôle judiciaire n'était tout simplement plus justifiée", ajoute-t-il.

François Reyl, qui est Français, reste mis en examen depuis début décembre pour "blanchiment de fraude fiscale".

Il l'avait déjà été fin octobre par les juges financiers Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire pour le même chef, mais dans le cadre de l'affaire Cahuzac.

L'enquête qui lui a valu une seconde mise en examen a été ouverte après les déclarations, le 18 avril devant les magistrats, d'un ancien cadre de Reyl, Pierre Condamin-Gerbier, interrogé comme témoin dans le scandale du compte caché de l'ex-ministre du Budget.

Pierre Condamin-Gerbier avait annoncé lors d'une audition devant des parlementaires français avoir communiqué à la justice française une liste de responsables politiques français détenant un compte en Suisse, avant de se rétracter.

Fin octobre, Dominique Reyl, le fondateur de la banque, avait lui aussi été mis en examen à Paris pour blanchiment de fraude fiscale, mais dans le cadre de l'affaire de l'ancien ministre du Budget.

Prié par l'Agefi de préciser la situation de ce dernier, Me Vincent Jeanneret dit ignorer si Dominique Reyl, qui est resté en Suisse, fait toujours l'objet d'un mandat d'arrêt.

"Dominique Reyl a décidé de différer sa venue auprès des juges français, estimant que sa présence en Suisse lui permettrait de participer plus efficacement à la manifestation de la vérité et au déblocage plus rapide de la situation", explique-t-il. (Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)