Sur le marché des changes mardi midi, la monnaie unique européenne s'inscrivait en hausse face à la plupart de ses contreparties. Exception faite, cependant, du billet vert américain, face auquel l'euro reste pratiquement stable (+ 0,03% à 1,3076 dollar). La barre symbolique des 1,3100 dollar a été approchée ce matin, mais pas franchie comme tel a été le cas hier.

Face au yen, l'euro reprend 0,81% à 130,88 yens ainsi que 0,27% contre le sterling à 0,8557. La neutralité est cependant de mise face au franc suisse (+ 0,09% à 1,2394 franc l'euro).

L'euro maintient donc les gains qu'il a engrangés la veille contre le dollar sur fond d'une statistique américaine décevante. En effet, comme le rappellent les analystes de RTFX et selon l'indice ISM, “l'activité manufacturière au sein de la première économie mondiale s'est contractée à son rythme le plus rapide en quatre ans, s'établissant à 49,0 contre 50,7 précédemment, signe que le secteur manufacturier n'aura qu'un effet marginal sur la reprise économique du pays”.

Bien évidemment, cet indicateur n'incite pas à l'optimisme quant à l'accélération de la croissance américaine du 2ème trimestre. Il s'ajoute aussi à la déception relative qu'a constitué, la semaine dernière, la 2ème estimation de la croissance US pour le 1er trimestre : attendue à 2,5% comme lors de l'estimation flash, elle est finalement ressortie à 2,4%.

Ce qui pourrait confirmer un moindre dynamisme de l'économie américaine risque de peser sur la politique la Réserve fédérale américaine : “les agences de presse mettent en avant que face à ces chiffres médiocres sur l'activité, la Fed ne pourra pas réduire sensiblement ses achats mensuels d'obligations, son 'QE' (assouplissement quantitatif, ndlr)”, commentent en conséquence les analystes d'Aurel BGC ce matin.

Et ils poursuivent : “une annonce dès le mois de juin est peu probable après ces indicateurs médiocres. Ces anticipations ont été renforcées par une interview du président de la Fed d'Atlanta à Bloomberg TV. Dennis Lockhart, membre non-votant du FOMC, a reconnu des points de vue divergents au sein du comité”.

Précédemment, et bien que cette opinion ne soit pas consensuelle, nombreux sont les analystes qui s'attendaient à une annonce de la réduction de la voilure des QE lors du FOMC (le comité de politique monétaire de la Fed) prévu pour mi-septembre. Or les derniers éléments viennent encore brouiller les cartes.

Notons qu'au rang des mauvaises nouvelles, l'Europe n'est pas la dernière en lice : après la Chine la semaine dernière, le FMI a abaissé hier sa prévision de croissance 2013 pour l'Allemagne de 0,6 à 0,3%.

En zone euro, on a appris ce matin que l'indice des prix à la production industrielle avait baissé de 0,6% entre mars et avril 2013, ce qui est de nature à relancer les spéculations sur la déflation alimentées la semaine dernière par une statistique allemande allant dans le même sens.

Cependant, le nombre de chômeurs en Espagne a diminué de 98.265 personnes à la fin du mois de mai 2013 par rapport au mois précédent, selon le ministère de l'emploi espagnol. Le nombre de chômeurs inscrits s'élevait donc à 4.890.928 à la fin du mois dernier, révèlent ces données.

Bref, les mouvements des parités de devises s'annoncent donc mesurés en l'attente d'évènements importants, au premier rang desquels figurent le communiqué puis la conférence de presse qui suivront la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE, jeudi midi. La Banque d'Angleterre se livrera juste avant la BCE à ce même exercice.

Autre temps fort statistique : le rapport américaine sur les créations d'emploi de mai, attendu vendredi.

Dans l'immédiat, cet après-midi, les cambistes prendront connaissance de la balance commerciale pour avril aux Etats-Unis, dont le déficit devrait s'être creusé à 41 milliards de dollars. 'Ces chiffres sont toujours intéressants pour l'analyse de l'évolution du commerce international', commente Aurel BGC.


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