Les derniers mois ont été marqués par une baisse rapide de l'inflation, alimentée par la chute spectaculaire des cours du pétrole (-60% depuis juin), et les prix à la consommation affichent désormais dans de nombreuses régions une évolution très éloignée des objectifs de stabilité que se fixent les banques centrales.

Cette situation pourrait notamment conduire la Banque centrale européenne (BCE) à annoncer prochainement un plan d'achats d'actifs incluant des obligations souveraines, une hypothèse dont la probabilité est désormais estimée à 90% par les économistes.

Cette perspective a d'ailleurs sans doute contribué à la décision de la Banque nationale suisse (BNS) d'abandonner le cours plancher du franc face à l'euro en vigueur depuis un peu plus de trois ans.

Les économistes interrogés au cours de la semaine écoulée considèrent que le principal risque pour l'économie mondiale cette année est celui d'une croissance plus faible qu'attendu dans la zone euro et en Chine.

Au total, la croissance mondiale est attendue à 3,5% cette année et à 3,8% en 2016, des chiffres inchangés par rapport aux enquêtes d'octobre.

La Banque mondiale a abaissé mardi sa prévision de croissance mondiale 2015 à 3,0% et n'attend que 3,3% de hausse du PIB mondial l'an prochain. Elle a expliqué que l'économie mondiale n'avançait plus désormais que grâce à "un seul moteur": les Etats-Unis.

Une majorité des économistes interrogés estiment que la chute des cours du pétrole devrait avoir un impact positif sur la consommation mondiale mais certains se disent plus sceptiques.

"L'effondrement du prix du pétrole depuis le milieu de l'an dernier est une conséquence, en premier lieu, de la baisse de la demande davantage que de la hausse de l'offre, avec la multiplication des signes de ralentissement rapide en Chine", explique Oliver Jones, économiste de Fathom Consulting.

"Il est donc peu probable qu'il se traduise par le coup de fouet que beaucoup espèrent."

(Rahul Karunakar, avec les bureaux de Reuters; Marc Angrand pour le service français)