* Huit morts dans une frappe aérienne sur une maison - médecins

* Percée limitée de blindés dans le nord de Rafah

* Israël dit avoir tué la moitié des chefs militaires du Hamas

* Human Rights Watch accuse le Hamas de crimes de guerre

par Nidal al-Mughrabi

LE CAIRE, 17 juillet (Reuters) - L'armée israélienne a poursuivi mercredi ses bombardements sur plusieurs secteurs de la bande de Gaza, tuant au moins neuf Palestiniens selon un bilan des autorités sanitaires gazaouies, tandis que les chars de Tsahal ont effectué une percée limitée dans Rafah, dans le sud du territoire.

Une frappe israélienne aux alentours de minuit sur une maison d'Al Zaouida, dans le centre de la bande de Gaza, a fait huit morts, selon les autorités de santé de Gaza. Un autre bombardement a tué un homme dans le camp de Nousseirat, l'un des huit camps de réfugiés de l'enclave où 23 personnes sont mortes mardi dans une frappe aérienne sur une école.

Les chars israéliens ont aussi pilonné les quartiers Est des camps d'Al Boureïdj et d'Al Maghazi, dans le centre du territoire, ont rapporté des habitants, selon lesquels une mosquée a aussi été détruite par une frappe aérienne.

A Rafah, à la frontière avec l'Egypte, les chars de Tsahal ont mené une opération dans le nord de la ville avant de se replier, un mode opératoire déjà utilisé par les forces israéliennes avant le déclenchement d'incursions plus profondes.

Israël a envoyé ses blindés dans Rafah depuis mai mais les quartiers Nord de la ville ont été jusqu'à présent relativement épargnés.

D'après des habitants, les forces israéliennes ont pulvérisé des dizaines de logements mercredi à Rafah tandis que, selon des médecins, deux personnes sont mortes.

L'armée israélienne dit "poursuivre une activité opérationnelle précise et basée sur des renseignements dans le secteur de Rafah". Elle affirme avoir éliminé ce qu'elle a qualifié de cellule terroriste ainsi qu'un site de tir utilisé contre ses troupes.

ISRAËL DIT AVOIR TUÉ OU CAPTURÉ 14.000 COMBATTANTS

Selon Tsahal, ses bombardements aériens ont visé 25 cibles dans l'ensemble de la bande de Gaza au cours de la journée écoulée et son infanterie continue d'intervenir dans le centre du territoire, afin notamment de détruire des postes d'observation.

Après plus de neuf mois de guerre, les combattants palestiniens restent capables d'attaquer les forces israéliennes à l'aide de roquettes antichars et d'obus de mortier, voire à tirer des salves de roquettes en direction du territoire israélien.

Israël s'est fixé pour objectif d'éradiquer le Hamas, qui dirige la bande de Gaza, après l'attaque du mouvement islamiste dans le sud de son territoire le 7 octobre, au cours de laquelle les assaillants palestiniens ont fait 1.200 morts et enlevé plus de 250 otages selon les bilans israéliens.

Au cours d'un entretien téléphonique dans la nuit de mardi à mercredi, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré à son homologue américain Lloyd Austin que les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza avaient "créé les conditions nécessaires pour parvenir à un accord sur le retour des otages", priorité d'Israël, ont rapporté ses services dans un communiqué.

L'armée israélienne a déclaré mardi avoir éliminé la moitié de la direction de la branche militaire du Hamas, avec environ 14.000 combattants tués ou capturés depuis le début de la guerre. Elle dit aussi avoir perdu 326 soldats dans ce conflit.

Les autorités sanitaires de Gaza contrôlées par le Hamas font pour leur part état d'un bilan de plus de 38.000 morts côté palestinien dans les représailles israéliennes à l'attaque du 7 octobre.

ISRAËL LIBÈRE 13 PALESTINIENS

Les efforts diplomatiques entrepris par l'Egypte et le Qatar, avec l'appui des Etats-Unis, pour tenter de mettre fin au conflit semblent dans l'impasse malgré les déclarations publiques de bonne volonté de la part de chaque camp.

Outre la fin des hostilités, un accord viserait à la libération des otages israéliens à Gaza en échange de l'élargissement de nombreux prisonniers palestiniens retenus par Israël.

L'Etat hébreu a libéré mercredi 13 Palestiniens faits prisonniers dans le cadre de l'offensive dans la bande de Gaza, a annoncé le Croissant-Rouge palestinien.

Parmi les centaines de Palestiniens libérés par Israël ces derniers mois, beaucoup ont dénoncé des mauvais traitements et des actes de torture durant leur détention, des accusations qu'Israël dément.

Dans un rapport publié mercredi, Human Rights Watch a accusé la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al Qassam, et au moins quatre autres groupes armés palestiniens d'avoir "commis de nombreux crimes de guerre et crimes contre l'humanité contre des civils lors de l'assaut du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël".

D'après ses conclusions, l'organisation de défense des droits humains affirme que ces crimes comprennent notamment "des attaques délibérées et sans discrimination contre des civils et des biens civils; le meurtre délibéré de personnes en détention; des traitements cruels et inhumains; des violences sexuelles et fondées sur le genre; des prises d'otages; des mutilations et des profanations de corps; l'utilisation de boucliers humains; et des pillages".

Le Hamas a dénoncé des "mensonges et des biais flagrants" dans cette enquête et exigé son retrait et des excuses de la part de HRW. (Avec Ari Rabinovitch à Jérusalem, Laila Bassam et Timour Azhari à Beyrouth et Clauda Tanios à Dubaï, version française Bertrand Boucey, édité par Kate Entringer)