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par Dan Williams

JERUSALEM, 1er juin (Reuters) - Israël a déclaré samedi que la guerre à Gaza ne prendrait pas fin tant que le Hamas resterait au pouvoir, ce qui soulève des interrogations sur le calendrier et la mise en place du plan de trêve présenté par le président américain Joe Biden, qui a été accueilli prudemment par le mouvement palestinien.

Joe Biden a présenté vendredi un nouveau plan de paix comprend trois phases, la première prévoyant un cessez-le-feu de six semaines lors duquel les forces israéliennes se retireraient "de toutes les zones peuplées" du territoire palestinien, ainsi que la libération de certains otages pendant qu'"une fin permanente des hostilités" serait négociée par l'intermédiaire de médiateurs.

Le président américain, qui a assuré que son plan "crée également un meilleur 'jour d'après' à Gaza sans le Hamas au pouvoir", n'a toutefois pas précisé la manière de parvenir à cet objectif. Le Hamas, soutenu par l'Iran, n'a de son côté donné aucune indication quant à un éventuel retrait de Gaza ou un dépôt volontaire des armes.

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué samedi que toute idée selon laquelle Israël accepterait un cessez-le-feu permanent avant "la destruction des capacités militaires et de gouvernement du Hamas" était "un non-sens".

Le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid, a exhorté Benjamin Netanyahu à accepter un accord sur les otages et un cessez-le-feu, affirmant que son parti le soutiendrait même si des factions ultranationalistes de la coalition de droite religieuse au pouvoir se rebellaient. Cet engagement donne à penser qu'un accord serait probablement adopté par le Parlement israélien.

"Le gouvernement israélien ne peut pas ignorer le discours du président Biden. Il y a un accord sur la table et il doit être conclu", a déclaré Yaïr Lapid dans un message publié sur les réseaux sociaux samedi.

Le Hamas s'est dit vendredi prêt à s'engager "de manière positive et constructive" après la présentation de la proposition américaine. Un haut responsable du mouvement palestinien, Mahmoud Mardaoui, a cependant déclaré, dans une interview accordée à la télévision qatarie, que la Hamas n'avait pas encore reçu la proposition détaillée de Joe Biden.

"Aucun accord ne peut être conclu tant que la demande de retrait de l'armée d'occupation et de cessez-le-feu n'est pas satisfaite", a-t-il dit.

Les pourparlers de paix, à la suite de la riposte d'Israël à l'attaque du 7 octobre du Hamas, achoppent depuis des mois malgré la médiation de l'Egypte et du Qatar avec le soutien des Etats-Unis.

D'après les autorités israéliennes, 1.200 personnes ont été tuées et plus de 250 autres enlevées par le Hamas lors de l'attaque d'octobre.

Plus de 36.000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début du siège total de l'enclave palestinienne, selon les autorités sanitaires locales, tandis que les Nations unies ont indiqué que la famine menaçait plus d'un million de personnes. (Reportage Dan Williams, avec la contribution d'Angus McDowall, version française Claude Chendjou)