PARIS - Manuel Valls présentera aujourd'hui son nouveau gouvernement, au lendemain de la démission surprise de son équipe, menacée d'implosion sous la pression d'Arnaud Montebourg, jusque-là ministre de l'Economie.

Le Premier ministre a reçu hier successivement les ministres sortants, y compris Arnaud Montebourg qui a tenu dans l'après-midi une conférence de presse pour dire qu'il reprenait "sa liberté".

"J'ai indiqué cet après-midi à M. le Premier ministre que s'il jugeait que je me trompais, s'il jugeait que mes convictions étaient contraires aux orientations du gouvernement qu'il dirige, dans ce cas, je croyais nécessaire de reprendre ma liberté, tout comme il accepte de me la rendre", a-t-il dit.

Dans une déclaration justifiant ses prises de position, il a de nouveau vivement critiqué les politiques d'austérité européennes "inefficaces", "injustes car elles frappent les classes populaires et moyennes".

Outre Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, respectivement ministres de l'Education et de la Culture du gouvernement Valls I, ont fait savoit qu'ils ne participeraient pas à la prochaine équipe.

Le risque politique pour François Hollande et Manuel Valls est notable, car la marge de manoeuvre de l'exécutif au Parlement, déjà faible, s'en trouvera d'autant réduite.

PARIS - François Hollande a défendu hier, durant les commémorations de la Libération de Paris, sa politique économique basée sur la baisse des déficits et la compétitivité, une stratégie fustigée par son ministre de l'Economie démissionnaire Arnaud Montebourg.

"Nous n'obtiendrons rien sans effort, rien sans abnégation, rien sans courage", a déclaré le président.

PARIS - Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a réaffirmé son refus de réintégrer le gouvernement après la démission de la première équipe de Manuel Valls.

"La France n'a pas besoin d'un coup de force autoritaire mais d'une nouvelle politique économique", déclare le mouvement écologiste dans un communiqué à l'issue d'une réunion en urgence de son bureau exécutif.

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GAZA - Des frappes aériennes menées cette nuit par l'armée israélienne ont tué deux Palestiniens et détruit une bonne partie de l'un des plus hauts immeubles d'appartements et de bureaux de Gaza, rapportent des responsables des services de santé palestiniens.

Israël n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat à ce sujet.

Selon les autorités médicales palestiniennes, le bilan des sept semaines d'hostilités s'élève désormais à 2.125 morts dans la bande de Gaza, dont une majorité de civils parmi lesquels plus de 490 enfants.

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KIEV - Le président Petro Porochenko a annoncé hier la dissolution du parlement ukrainien et l'organisation d'élections législatives anticipées le 26 octobre.

Cette décision était attendue depuis l'éclatement de la coalition gouvernementale et la démission du Premier ministre Arseni Iatseniouk le 24 juillet.

Le parti nationaliste Svoboda et le parti Oudar de l'ancien boxeur Vitali Klitschko avaient expliqué leur départ du gouvernement par leur volonté de chasser de la Rada, le parlement, les élus pro-russes. Petro Porochenko avait salué cette décision.

"J'ai pris la décision de dissoudre le parlement pour permettre la tenue d'élections le 26 octobre", a annoncé le chef de l'Etat sur son compte Twitter.

Dans un communiqué publié hier soir sur son site Internet, il a appelé les Ukrainiens à se rendre massivement aux urnes.

KIEV - Des militaires russes se faisant passer pour des séparatistes ont ouvert un nouveau front dans l'est de l'Ukraine, a annoncé hier le porte-parole de l'armée ukrainienne, alors que Moscou a fait part de son intention d'envoyer unilatéralement un second convoi humanitaire.

"Ce matin, il y a eu une tentative de la part de forces russes se faisant passer pour des combattants du Donbass visant à ouvrir une nouvelle zone de confrontation militaire dans le sud de la région de Donetsk", a déclaré Andriy Lissenko, évoquant dix chars et deux véhicules blindés.

Une cinquantaine de blindés venant de Russie ont passé la frontière ukrainienne près de Novoazovsk, sur le littoral de la mer d'Azov à une dizaine de kilomètres de la frontière, a par ailleurs annoncé le chef d'une milice pro-gouvernementale dénommée Azov.

Moscou a l'intention d'envoyer un deuxième convoi "humanitaire" dans l'est de l'Ukraine, a annoncé de son côté Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, malgré les protestations de Kiev et des puissances occidentales après l'envoi du premier.

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BEYROUTH - La Syrie est prête à collaborer à une initiative internationale, y compris avec les Etats occidentaux, pour combattre les djihadistes de l'Etat islamique (EI) sur son territoire, a déclaré hier le ministre syrien des Affaires étrangères.

Walid al Moualem estime que la Syrie représente un partenaire essentiel dans la guerre contre l'EI.

"Géographiquement et d'un point de vue opérationnel, la Syrie est le centre de la coalition internationale pour combattre l'Etat islamique", a-t-il estimé lors d'une intervention à la télévision. "Les Etats doivent s'en rendre compte s'ils entendent combattre sérieusement le terrorisme" a-t-il poursuivi.

Interrogé sur la possibilité de voir les Etats-Unis mener des frappes aériennes contre les positions de l'EI en Syrie, Moualem a dit que son pays était prêt à coopérer avec n'importe quelle nation combattant les djihadistes.

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BENGHAZI/LE CAIRE - L'ancien Parlement libyen, remplacé à la faveur d'élections générales au mois de juin, s'est à nouveau réuni hier pour désigner un député islamiste comme Premier ministre, contestant ainsi l'autorité de la nouvelle assemblée qui a récemment voté le démantèlement des brigades armées.

Le Congrès général national (CGN), où les islamistes sont représentés en nombre, refuse de reconnaître la légitimité de la nouvelle Chambre des représentants dominée par les libéraux et les fédéralistes.

Un porte-parole du CGN, qui s'est réuni à Tripoli, a précisé que le congrès avait élu Omar al Hasi comme son nouveau chef de file.

La Libye se trouve donc avec deux parlements et deux chefs de gouvernement concurrents, chacuns soutenus par des factions armées rivales.