(Mastic titre)

par Philip Pullella

CITE DU VATICAN, 5 janvier (Reuters) - Le pape François a annoncé dimanche qu'il effectuerait en mai "un pèlerinage en Terre sainte" en Jordanie, en Israël et dans les territoires palestiniens, avec des rencontres oecuméniques en l'Eglise du Saint-Sépulcre à Jérusalem.

François, invité à la fois par le président palestinien Mahmoud Abbas et par le président israélien Shimon Peres, se rendra à Amman, à Bethléem et à Jérusalem, du 24 au 26 mai.

Ce premier déplacement de François dans la région en tant que souverain pontife marquera également le 50e anniversaire de la visite historique d'un pape de l'époque contemporaine sur ces lieux saints de la chrétienté, celle qu'avait effectuée Paul VI en 1964.

François a fait cette annonce devant des milliers de fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre du Vatican pour la prière de l'Angélus.

Les deux plus proches prédécesseurs de François s'y sont également rendus, Jean Paul II en 2000 et Benoît XVI en 2009.

De nombreux lieux saints chrétiens se trouvent dans la région israélienne de Galilée mais Bethléem, considérée comme le lieu de naissance de Jésus, se trouve dans les territoires palestiniens, en Cisjordanie.

Le Saint-Père a précisé qu'il considérait ce voyage comme un "pèlerinage de prière" qui lui permettra de rencontrer le patriarche oeucuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, chef spirituel de 300 millions de chrétiens orthodoxes dans le monde.

La rencontre aura lieu en l'Eglise du Saint-Sépulcre, sur le lieu où aurait été enterré Jésus, qui se trouve à Jérusalem-Est, partie de la ville contrôlée par Israël mais revendiquée par les Palestiniens pour leur futur Etat.

Il y a un demi-siècle, lors de sa visite dans la ville sainte, Paul VI avait rencontré Athenagoras, le prédécesseur de Bartholomée 1er. Cela avait été la première entrevue entre le chef des chrétiens d'Occident et celui des chrétiens d'Orient depuis le Grand Schisme de 1054.

Cette rencontre entre François et Bartholomée 1er pourrait ouvrir la voie à une autre entrevue, avec Cyrille 1er, le patriarche de l'Eglise orthodoxe russe, principale composante de cette branche de la chrétienté.

Depuis l'accession du pape François au trône de Saint-Pierre, les relations entre catholiques et orthodoxes se sont réchauffées.

Certains observateurs ont vu des espoirs de réconciliation dans la rencontre en novembre entre le pape et le président russe Vladimir Poutine, premier chef du Kremlin à exprimer publiquement sa foi religieuse depuis la révolution de 1917.

Des représentants des Eglises anglicane et protestante doivent également participer à la rencontre prévue à Jérusalem.

Israéliens et Palestiniens ont repris depuis juillet des négociations de paix directes, sous l'égide des Etats-Unis. Le Vatican a exhorté les deux parties à prendre des décisions "courageuses et déterminées" pour parvenir à la paix. (Philip Pullella; Bertrand Boucey et Pierre Sérisier pour le service français)