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WASHINGTON, 4 mars (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en visite mardi aux Etats-Unis, a exhorté la communauté internationale à interdire à l'Iran de continuer à enrichir de l'uranium, afin que la République islamique ne puisse se doter un jour de l'arme nucléaire.

"Malheureusement, les grandes puissances parlent de laisser à l'Iran sa capacité d'enrichir de l'uranium. J'espère que ce ne sera pas le cas car ce serait une grave erreur. Cela laisserait à l'Iran la possibilité de devenir une puissance nucléaire", a dit Benjamin Netanyahu lors d'un discours à Washington devant l'AIPAC, puissant groupe de pression pro-israélien.

Le chef du gouvernement, reçu la veille par Barack Obama, a réclamé un renforcement des pressions diplomatiques internationales afin de faire plier l'Iran et s'est à nouveau engagé à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité d'Israël.

Barack Obama l'a assuré lundi de son "engagement absolu" à empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique, mais il l'a aussi invité à prendre des "décisions difficiles" pour contribuer au sauvetage des pourparlers israélo-palestiniens renoués en juillet sous l'égide des Etats-Unis.

Sur ce point, Benjamin Netanyahu a souhaité mardi qu'un accord soit conclu, mais a jugé que la balle était dans le camp des Palestiniens. Le Premier ministre leur demande de longue date de reconnaître Israël en tant qu'Etat juif, ce qui implique de renoncer au droit au retour des réfugiés.

"Il est temps que les Palestiniens cessent de nier l'histoire. De la même façon qu'Israël est prêt à reconnaître l'existence d'un Etat palestinien, les Palestiniens doivent être prêts à reconnaître un Etat juif", a-t-il estimé.

A Ramallah, on rétorque que l'Etat d'Israël a déjà été reconnu dans le cadre de déclarations officielles ou lors de la signature des accords de paix intérimaires et on juge que c'est la poursuite de la colonisation israélienne qui constitue le principal obstacle à la paix.

Les Etats-Unis espèrent convaincre Israéliens et Palestiniens d'accepter d'ici à la fin avril un "cadre de négociations" qui permettrait la poursuite des discussions sur le principe de "la terre contre la paix".

Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, est attendu à son tour à la Maison blanche le 17 mars. (Dan Williams, Guy Kerivel et Jean-Philippe Lefief pour le service français)