BERLIN, 22 novembre (Reuters) - Le gouvernement allemand s'inquiète de la montée en puissance des courants suprémacistes blancs aux Etats-Unis depuis la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle et suit la situation de près, a-t-on appris de source autorisée à Berlin.

Une vidéo circulant sur internet montre des membres de l"alt-right", droite alternative conservatrice proche des courants nationalistes, néo-nazis et suprémacistes blancs, lors d'une réunion samedi à Washington non loin de la Maison blanche.

On y voit quelqu'un dire "Heil Trump" et des gens dans l'assistance faire le salut nazi.

Le gouvernement allemand a refusé de faire le moindre commentaire mais un proche d'Angela Merkel a jugé la vidéo "répugnante" et "inquiétante".

"Je ne pense pas qu'il s'agisse de l'idéologie de Trump parce qu'il semble dépourvu de toute idéologie", a ajouté ce proche de la chancelière. "Mais ces gens-là se situent dans son sillage. Nous suivons cela de très près".

En Israël, Yair Lapid, un membre de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, a considéré que la vidéo était "écoeurante" et "intolérable".

"L'une des plus graves erreurs de l'Humanité a été de ne pas identifier à temps le danger que représentait le fascisme", a-t-il ajouté. "Il ne faut pas permettre que l'Histoire se répète".

En Allemagne, comme dans d'autres pays européens, faire le salut nazi en public est un délit passible d'une peine de prison. Elle peut atteindre six mois en Allemagne.

Donald Trump, qui durant la campagne électorale n'a pas été avare de déclarations racistes ou xénophobes, a réagi lors d'une interview accordée mardi au New York Times en condamnant la réunion tenue par l"alt-right" dans la capitale fédérale.

"Je les condamne, je ne m'associe pas (à cela)", a-t-il dit à New York selon un tweet d'un journaliste du New York Times.

La publication de cette vidéo, diffusée d'abord par The Atlantic, fait suite à la nomination la semaine dernière au poste de stratège en chef à la Maison blanche de Steve Bannon, une annonce qui a suscité des remous, notamment chez les Démocrates. Cet ancien patron du media ultraconservateur Breitbart News n'a pas caché ses liens avec l"alt-right".

L'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, président du groupe libéral et démocrate au Parlement européen, a accusé mardi Steve Bannon de chercher à peser sur le résultat des élections prévues en Allemagne et en France l'an prochain avec le lancement de sites de Breitbart News en Europe. (Noah Barkin, avec Luke Baker à Jérusalem, Gilles Trequesser pour le service français)