UN 22E SAMEDI EN JAUNE AVANT LES ANNONCES DE MACRON

PARIS - Le 22e samedi de manifestations des "Gilets jaunes" fait figure de test avant les annonces d'Emmanuel Macron en réponse à ce mouvement parti en novembre d'une contestation des taxes sur le carburant et marqué par des dérapages violents.

Lors du 21e samedi de manifestations, le 6 avril, la mobilisation a été la plus faible depuis le début du mouvement, avec 22.300 participants recensés en France par le ministère de l'Intérieur, dont 3.500 à Paris.

A Paris, où le préfet de police a de nouveau interdit tout rassemblement de personnes se revendiquant des "Gilets jaunes" sur l'avenue des Champs-Elysées et dans un périmètre incluant la présidence de la République et l'Assemblée nationale, deux manifestations et trois rassemblements ont été déclarés.

Des manifestants ont commencé à converger en fin de matinée vers les deux points de départ des cortèges déclarés, dans le XVIIe arrondissement et le quartier de la place de la Nation (XIIe).

Comme à Paris, les rassemblements de "Gilets jaunes" ont été interdits dans les points sensibles de grandes villes de province, comme le centre-ville de Lille (Nord) ou la place du Capitole à Toulouse (Haute-Garonne).

LE CHEF DU CONSEIL MILITAIRE SOUDANAIS DÉMISSIONNE

KHARTOUM - Salah Abdallah Mohamed Saleh, chef des services de renseignement soudanais, a renoncé à ses fonctions samedi alors que les manifestations pour l'instauration d'un régime civil se poursuivaient à Khartoum.

La veille, le ministre de la Défense Aouad Mohamed Ahmed Ibn Aouf, qui avait pris la tête du conseil militaire formé après la destitution jeudi du président Omar el Béchir, avait lui aussi annoncé sa démissionné.

Plus connu sous le nom de Salah Goch, l'ex-directeur du puissant Service de renseignement et de sécurité national était considéré comme la personnalité la plus influente après le président déchu.

Le général Abdel Fattah al Bourhan Abdelrahman, nouveau chef du conseil militaire qui serait plus ouvert au dialogue avec les manifestants, a accepté sa démission, selon l'agence de presse officielle Suna.

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MANIFESTATION À ALGER POUR LE DÉPART DU "CLAN BOUTEFLIKA"

ALGER - Des centaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Alger pour le huitième vendredi consécutif afin de réclamer le départ des proches de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné il y a dix jours sous la pression de la rue.

La police a fait usage de gaz lacrymogène dans la soirée pour disperser des jeunes manifestants dans le centre-ville, mais les rassemblements se sont globalement déroulés dans le calme, rapportent des témoins.

Les forces de l'ordre ont ensuite fait état de 108 arrestations, après des heurts avec des fauteurs de troubles "infiltrés" parmi les manifestants qui ont fait 27 blessés dans leurs rangs.

Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, la chambre haute du Parlement, a été désigné mardi comme chef de l'Etat par intérim pour une période maximale de 90 jours.

Une élection présidentielle sera organisée le 4 juillet, veille de l'anniversaire de l'indépendance de 1962.

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LES COMBATS SE POURSUIVENT À TRIPOLI, DES MILLIERS DE DÉPLACÉS

TRIPOLI - Des fusillades et des explosions ont été entendues vendredi dans les faubourgs sud de Tripoli où les forces du maréchal Khalifa Haftar affrontent depuis une semaine celles du gouvernement de Fayez al Serraj, reconnu par la communauté internationale.

Selon les Nations unies, les violences ont conduit 9.500 personnes à quitter les zones de combat.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dit avoir élaboré un plan d'urgence pour venir en aide aux "milliers, voire aux centaines de milliers de déplacés".

Le maréchal Haftar, homme fort de l'est du pays et chef de l'Armée nationale libyenne (ANL), a annoncé la semaine dernière son intention de s'emparer de la capitale.

Les combats se concentrent autour de l'ancien aéroport international, à 11 km au sud du centre-ville.

Depuis une semaine, les affrontements ont fait 75 morts - dont 17 civils - et 323 blessés, selon un bilan fourni par l'Onu.

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FRAPPES ISRAÉLIENNES DANS LE NORD-OUEST SYRIEN

LE CAIRE - Les systèmes de défense antiaérienne syriens ont intercepté et abattu plusieurs missiles tirés par des avions israéliens contre une position militaire de la province de Hama, située dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté samedi la télévision publique syrienne.

D'après l'agence de presse officielle Sana, citant des sources militaires, trois combattants ont été blessés et plusieurs bâtiments ont été endommagés par des débris.

Israël, qui considère l'Iran comme sa principale menace, intervient régulièrement en Syrie avec des attaques contre des cibles iraniennes et des milices chiites pro-iraniennes comme le Hezbollah libanais.

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KIM JONG-UN EXIGE QUE WASHINGTON CHANGE D'ATTITUDE

SEOUL Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un est disposé à rencontrer une nouvelle fois le président américain Donald Trump à condition que les Etats-Unis changent d'attitude à l'égard de la Corée du Nord, rapporte samedi l'agence de presse officielle nord-coréenne.

Kim Jong-un a prononcé vendredi un discours devant l'Assemblée populaire suprême, le parlement nord-coréen, au cours duquel il s'est déclaré prêt à attendre "jusqu'à la fin de l'année" que les Etats-Unis fassent preuve de plus de souplesse.

"Il est essentiel pour les Etats-Unis d'abandonner leur manière actuelle de calculer et d'aborder autrement" les discussions, a souligné le numéro un nord-coréen.

Kim Jong-un et Donald Trump se sont rencontrés à deux reprises, le 12 juin dernier à Singapour puis les 27 et 28 février à Hanoï. S'ils ont affiché leur bonne volonté, les deux dirigeants ne sont pas parvenus à conclure un accord sur l'abandon des programmes balistique et nucléaire nord-coréens.

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POLICE: UNE CELLULE D'ÉCOUTE POUR PRÉVENIR LES SUICIDES

PARIS - Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé vendredi la mise en place d'une cellule de vigilance pour prévenir les suicides dans la police, dont le nombre est en forte hausse en début d'année.

Les syndicats de police ont tiré cette semaine la sonnette d'alarme après les nouveaux drames qui se sont produits le week-end dernier.

Selon Alternative Police-CFDT, 25 policiers se sont donné la mort depuis le début de l'année, selon Unsa Police, 24, soit autant en trois mois qu'en huit mois en 2018.

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LA FRANCE COUPABLE DE VIOLATIONS AU DROIT AU LOGEMENT

PARIS - La France est coupable de violations des droits de l'homme dans sa gestion des sans-abris, déclare vendredi la rapporteure spéciale de l'Onu sur le droit au logement, Leilani Farha.

A l'issue d'une visite de dix jours en France, la juriste canadienne dresse un bilan sévère de l'état du droit au logement en France. Si la France est l'un des rares pays à avoir inscrit dans la loi le droit opposable à un logement (DALO), elle connaît comme la plupart de ses voisins européens - la Finlande fait figure d'exception - une augmentation du nombre des personnes sans abri sur son sol depuis une dizaine d'années, après la crise de 2008 et l'afflux de migrants via la Méditerranée.

"En France, le système est tel que de nombreuses personnes n'ont même pas accès aux services d'hébergement d'urgence les plus basiques", a noté Leilani Farha dans une interview à Reuters, citant notamment l'échec du numéro d'urgence national 115, débordé par le nombre d'appels.

Selon la dernière estimation de l'Insee, en 2014, quelque 140.000 personnes seraient sans domicile en France, dont près de 12.000 à la rue.