par Steve Holland et Jeff Mason

RYAD, 21 mai (Reuters) - Au second jour de sa tournée diplomatique inaugurale, Donald Trump prononcera dimanche un discours très attendu sur l'islam qui pourrait lui permettre de remettre les compteurs à zéro avec le monde musulman, cible régulière de ses invectives.

Dans cette allocution, prévue pour 16h20 locales (15h00 GMT), le président américain devrait appeler les musulmans à s'unir contre le radicalisme et la menace des islamistes.

Les observateurs se demandent si le chef de la Maison blanche reprendra son expression favorite pendant la campagne présidentielle américaine : "terrorisme islamique radical". Ses conseillers travaillaient toujours à son discours samedi soir. Certains d'entre eux l'ont mis en garde sur l'utilisation de ce terme.

Donald Trump s'était attiré les foudres de la communauté musulmane lors de la campagne présidentielle l'an dernier en promettant de leur interdire l'entrée aux Etats-Unis.

Puis, au début de sa présidence, il a tenté par un décret l'interdire temporairement l'entrée sur le sol américain au ressortissants de sept pays musulmans, dont l'Arabie saoudite ne faisait pas partie, mais cette tentative a été bloquée par des recours en justice.

Ce discours sera d'autant plus important qu'il vise aussi à faire oublier la crise politique à Washington, où les révélations s'enchaînent depuis le renvoi du directeur du FBI James Comey le 9 mai dernier, alors qu'il enquêtait sur une possible ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine.

Durant sa première journée en Arabie saoudite, le président républicain a montré peu de signes de la pression ressentie à domicile. L'accueil du roi Salman a été chaleureux, bien plus que celui réservé à son prédécesseur démocrate Barack Obama.

Des contrats d'un montant pouvant atteindre au final 350 milliards de dollars (312 milliards d'euros) ont été signés, dont un contrat d'armement de 110 milliards de dollars, a indiqué le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson.

Ce dimanche, Donald Trump devait aussi rencontrer les dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe (Émirats arabes unis, Koweït, Bahreïn, Arabie Saoudite, Oman et Qatar).

A l'issue de sa rencontre avec l'émir de Bahreïn, Donald Trump a déclaré que les relations de son pays avec ce petit archipel du Golfe étaient en voie d'amélioration.

"Nos pays ont eu une relation merveilleuse ensemble, mais il y a eu un peu de tension, mais il n'y a aura pas de tension avec ce gouvernement", a déclaré Donald Trump lors d'une séance photo à Ryad avec le souverain de Bahreïn, le cheikh Hamad ben Issa al Khalifa.

"Nous allons avoir une relation de très, très long terme. J'en suis très impatient. Nous avons beaucoup de choses en commun", a ajouté le président des Etats-Unis.

L'Arabie saoudite est la première escale d'une tournée qui conduira le promoteur immobilier devenu président en Israël et en Cisjordanie (22-23 mai), au Vatican (le 24), en Belgique pour un sommet de l'Otan et une rencontre avec Emmanuel Macron (le 25) puis en Sicile, pour le sommet du G7, les 26 et 27 mai. (Danielle Rouquié pour le service français)