Toyko (awp/afp) - Le taux de chômage au Japon a légèrement augmenté en novembre, tout en se maintenant, et ce depuis des mois, autour de ses niveaux les plus bas en un quart de siècle, tandis que la production industrielle reculait.

Le chômage a progressé de 0,1 point en novembre comparé à octobre, à 2,5% de la population active. Ce taux est dit intégral, ce qui signifie qu'il ne prend en compte que les personnes actives qui n'ont pas du tout travaillé dans le mois considéré.

Du côté des hommes, il est resté stable à 2,7% et pour les femmes il a grimpé de 0,1 point à 2,3%.

Les conditions d'emploi restent extrêmement favorables avec 163 offres pour 100 demandes (162 offres le mois précédent), reflétant une pénurie de main-d'oeuvre dans plusieurs secteurs qui vont prochainement pouvoir faire appel à des travailleurs étrangers en vertu d'une loi récente.

Au travers de ce nouveau programme, le gouvernement prévoit d'attirer quelque 345.000 travailleurs étrangers sur une période de cinq ans dans des secteurs précis dont le bâtiment, les services de restauration, les soins aux personnes âgées ou encore l'agriculture, ceux qui actuellement souffrent le plus.

"Notre objectif est de commencer en avril 2019 car il nous faut rapidement lancer ce nouveau système afin de pallier le manque de main-d'oeuvre", avait insisté début décembre le Premier ministre Shinzo Abe.

Mais les partis d'opposition affirment que la nouvelle loi n'aborde pas la question de l'incidence sur la société japonaise de l'arrivée de nouveaux cols bleus et ne protège pas les droits de ces travailleurs étrangers.

Des entreprises prudentes

En pratique, la loi crée un nouveau statut de visa, qui permettra en théorie à des immigrés ayant des qualifications inférieures à celles requises jusque-là d'entrer sur le territoire japonais pour y travailler cinq ans.

Deux sous-catégories existeront, et les personnes remplissant les conditions les plus élevées, par leurs compétences professionnelles et aptitudes linguistiques, pourront faire venir leur famille et obtenir un visa permanent.

Parallèlement, le pays tente de davantage faire travailler les femmes à plein temps, même quand elles ont des enfants en bas âge, et propose divers programmes pour que les personnes âgées restent dans le circuit le plus longtemps possible, ce à quoi les Japonais ne sont globalement pas rétifs.

Le gouvernement a aussi publié vendredi les statistiques de la production industrielle pour novembre: elle a diminué de 1,1% sur un mois, après un fort et éphémère rebond en octobre, selon des données préliminaires du Meti (Ministère de l'économie, du commerce extérieur et de l'industrie).

Il s'agit de la sixième contraction en huit mois.

C'est malgré tout un peu mieux que ce qu'avaient anticipé les analystes interrogés par l'agence financière Bloomberg, qui tablaient sur une baisse de 1,5%.

Selon l'analyste de Bloomberg Economics Yuki Masujima, la production des usines devrait globalement se redresser au quatrième trimestre (par rapport au précédent), soutenue par la demande liée à la reconstruction des zones affectées par une série de catastrophes naturelles estivales.

Toutefois, les entreprises restent sur leurs gardes face aux nombreux risques à l'horizon, parmi lesquels la querelle commerciale entre les États-Unis et la Chine, le Brexit et le ralentissement de la croissance mondiale.

afp/fr