(Actualisé avec déclarations des USA, Brésil, Colombie)

par Brian Ellsworth et Vivian Sequera

CARACAS, 24 février (Reuters) - Le président Nicolas Maduro a exposé le Venezuela à de nouvelles sanctions après son refus de laisser l'aide humanitaire entrer dans le pays, ont déclaré dimanche les alliés régionaux du chef de l'opposition Juan Guaido, qui a lui-même appelé la communauté internationale à n'écarter aucune option pour libérer le pays.

Les forces de sécurité et des miliciens fidèles au président vénézuélien ont violemment repoussé samedi les convois d'aide qui tentaient de franchir les frontières avec la Colombie et le Brésil à l'initiative de l'opposition.

Les heurts ont fait près de 300 blessés et au moins trois morts - un parlementaire de l'opposition a parlé de 15 morts à la frontière brésilienne, chiffre que Reuters n'a pas pu vérifier.

"Les événements du jour (samedi) m'obligent à prendre une décision: demander formellement à la communauté internationale que toutes les options soient ouvertes pour garantir la liberté de notre pays qui se bat et qui se continuera à se battre", a réagi Juan Guaido sur Twitter.

Le chef de file de l'opposition, que la plupart des pays occidentaux reconnaissent comme le président légitime du Venezuela, a reçu le soutien de ses alliés dimanche, à la veille d'une réunion du "groupe de Lima" à Bogota, la capitale de la Colombie, à laquelle assistera le vice-président américain Mike Pence.

Les Etats-Unis vont annoncer à cette occasion des "mesures concrètes" et des "actes clairs", a déclaré dimanche un haut responsable de l'administration Trump.

"Ce qui s'est passé hier ne va pas nous dissuader de faire entrer l'aide humanitaire au Venezuela", a-t-il ajouté.

Le secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, avait annoncé un peu plus tôt sur CNN que de nouvelles sanctions allaient être imposées au Venezuela.

Brasilia a aussi appelé à la mobilisation générale en faveur du président vénézuélien autoproclamé. "Le Brésil appelle la communauté internationale, en particulier les pays qui n'ont pas encore reconnu Juan Guaido en tant que président par intérim, à se joindre aux efforts de libération du Venezuela", a dit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Quant au président colombien Ivan Duque, il a dénoncé dans un tweet "la barbarie et la violence" du gouvernement de Nicolas Maduro et promis que la réunion lundi à Bogota se pencherait sur les moyens de "renforcer le siège diplomatique de la dictature au Venezuela".

Ces menaces ont été accueillies avec une désinvolture affichée par le ministre vénézuélien de l'Information, Jorge Rodriguez, qui a raillé dimanche l'incapacité de l'opposition à faire entrer l'aide humanitaire dans le pays et déclaré pendant une conférence de presse que Juan Guaido était "une marionnette et un préservatif usagé". (Avec Ginger Gibson et Roberta Rampton à WASHINGTON ; Arthur Connan et Tangi Salaün pour le service français)