La croissance annualisée du Canada au deuxième trimestre a chuté à un niveau record de 38,7 %, même si le PIB réel de juin a connu une hausse record de 6,5 %, dépassant les attentes des analystes qui tablaient sur une croissance de 5,6 %. Selon Statistique Canada, l'activité économique reste toujours inférieure d'environ 9 % aux niveaux prépandémiques.

La croissance économique supérieure aux attentes en juin s'appuie sur des données solides pour un certain nombre d'indicateurs, soutenues par la réouverture d'un plus grand nombre d'entreprises après les fermetures du COVID-19.

"Pour l'instant, la reprise est définitivement en forme de V, a déclaré Derek Holt, responsable de l'économie des marchés financiers à la Banque Scotia.

"Lorsque j'entends des gens atténuer la force des données, il faut replacer cela dans le contexte de la surprise que constituent toutes les données à la hausse", a-t-il ajouté. "Peu de gens s'attendaient à un rebond de cette ampleur au départ".

En effet, les économistes s'attendent à une augmentation "mammouth" de l'activité économique du Canada au troisième trimestre, prévoyant un rebond près de deux fois supérieur à celui des États-Unis, reflétant la réponse plus stricte du Canada au COVID-19 et la forte stimulation budgétaire.

Le déficit budgétaire du Canada devrait atteindre 343,2 milliards de dollars canadiens (261,8 milliards de dollars) au cours du présent exercice, soit le plus important déficit depuis la Seconde Guerre mondiale, malgré les milliards de dollars consacrés à l'aide COVID-19.

Le gouvernement a déclaré vendredi que le déficit pour la période d'avril à juin a atteint 120,4 milliards de dollars canadiens, les transferts d'urgence ayant plus que doublé les dépenses de programme au cours du trimestre. Le Canada a versé 71,3 milliards de dollars canadiens en salaires d'urgence aux personnes ayant perdu leur emploi.

Ces mesures de relance ont contribué à augmenter le revenu disponible des ménages de près de 11 % au deuxième trimestre, et le taux d'épargne des ménages a grimpé de 28,2 %, selon Statistique Canada.

Pourtant, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a prévenu jeudi que, même si la reprise depuis les profondeurs de la crise a été "impressionnante", la route sera longue et cahoteuse.

La banque centrale a déclaré à plusieurs reprises qu'elle s'attendait à ce que la reprise économique du Canada comporte une phase rapide de "réouverture" suivie d'une phase plus lente de "récupération".

Les indicateurs de juin ont dépassé les attentes, tandis que les données de juillet sont jusqu'à présent moins impressionnantes. Le Canada a créé un peu plus d'emplois que prévu en juillet, mais la plupart étaient à temps partiel et le gain était bien inférieur à l'augmentation record de juin. L'inflation, quant à elle, a reculé en juillet par rapport à juin et a été inférieure aux attentes des analystes.

La croissance des dépenses a atteint un plateau en juillet et a ralenti en août, selon l'indicateur COVID des dépenses de consommation de RBC Economics.

Les analystes ont noté que même avec le fort rebond précoce, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.

"Nous continuons de nous attendre à ce que l'économie fonctionne bien en deçà de ses capacités l'an prochain, mais peut-être pas autant qu'on le craignait auparavant ", a déclaré Nathan Janzen, économiste principal aux Services économiques RBC, dans une obligation.

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