Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales se montrent hésitantes et les taux d'intérêt obligataires grimpent lundi, après que le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a de nouveau repoussé l'idée d'une baisse des taux en mars.

Wall Street a ouvert en léger repli : vers 14H45 GMT, le Dow Jones cédait 0,37%, le Nasdaq 0,31% et le S&P 500 0,22%.

En Europe, Paris grappillait 0,14%, Francfort 0,03%, tandis que Londres s'octroyait 0,12% et Milan 0,74%. A Zurich, le SMI gagnait 0,28%.

Dans l'émission "60 Minutes" de CBS, Jerome Powell a estimé dimanche de nouveau peu probable qu'une baisse des taux soit décidée lors de la prochaine réunion de la Fed en mars.

"L'économie est forte. Le marché du travail est fort. L'inflation se réduit. Il n'y a aucune raison pour que cela ne puisse pas continuer", a-t-il souligné.

"La probabilité d'une baisse des taux en mai est tombée à environ 70%, alors que le marché l'évaluait à près de 100% avant les données sur l'emploi" de vendredi, souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des emprunts souverains sont remontés nettement, aux Etats-Unis, mais aussi en Europe. Le rendement des bons du Trésor américains à deux ans, l'échéance la plus sensible aux anticipations concernant la politique monétaire, grimpait à 4,43% vers 14H45 GMT, contre 4,37% à la clôture de vendredi.

Pour l'échéance à dix ans, le taux d'intérêt montait à 4,12%, contre 4,02% vendredi.

Les taux avaient commencé à remonter vendredi après la publication de données plus solides qu'attendu sur le marché de l'emploi américain.

"La vigueur surprenante de l'économie américaine et des premières publications de résultats globalement meilleurs qu'anticipés constituent clairement un facteur de soutien" aux marchés actions, note Gilles Guibout, responsable des actions européennes chez AXA IM, qui ajoute néanmoins que "cette même vigueur pourrait retarder la date des premières baisses de taux de la Fed".

Les financières animées ___

La deuxième banque italienne UniCredit (+8,48% à Milan) a largement dépassé ses objectifs pour 2023.

A Londres, la société de courtage et d'investissement en ligne CMC Markets s'envolait quant à elle de près de 18% après avoir annoncé une réduction de ses effectifs.

En revanche, la banque nordique Nordea reculait de 5,94% à Helsinki, après avoir publié un bénéfice net pour 2023 inférieur aux attentes à 4,9 milliards d'euros.

Banco Santander lâchait de son côté 4,86% à Madrid. Le média économique Financial Times a publié un article affirmant que l'Iran a utilisé la banque britannique Lloyds et la filiale au Royaume-Uni de l'espagnole Santander pour déplacer des fonds et échapper aux sanctions américaines.

Estée Lauder plaît ___

Pénalisé par le recul des ventes en Asie, le groupe américain de cosmétiques Estée Lauder a publié des résultats en repli pour la période d'octobre à décembre, et annoncé dans la foulée la suppression de jusqu'à 3.000 postes.

Cette structuration des effectifs plaît aux investisseurs, le titre d'Estée Lauder grimpait de 13,20% à New York.

McDonald's aminci ___

La chaîne de restauration rapide McDonald's a annoncé lundi des résultats contrastés au quatrième trimestre, son chiffre d'affaires ayant été affecté par la guerre au Proche-Orient après des appels au boycott.

Son action reculait de 3,11%.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole fléchissaient lundi, malgré les tensions géopolitiques toujours présentes au Moyen-Orient, l'attention des investisseurs se portant sur l'économie américaine et la dissipation des attentes de baisses de taux imminentes de la Fed.

Vers 14H40 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, baissait de 0,39% à 77,03 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mars, reculait de 0,15% à 72,19 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar s'appréciait face à la devise britannique, qui perdait 0,62% à 1,2553 dollar, et montait face à l'euro, qui cédait 0,46% à 1,0738 dollar.

Le bitcoin, cryptomonnaie star, progressait de 1,14% à 43.245 dollars.

afp/rp