Les réunions de politique monétaire de la Fed, de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque du Japon (BOJ) donneront le ton de la semaine, les marchés cherchant à obtenir des indices de la part des décideurs politiques sur la trajectoire future des taux d'intérêt.
Les données sur l'inflation américaine du mois de mai sont également publiées mardi, alors que la Fed entame sa réunion de deux jours.
"Le billet vert réagit à la dynamique typique du 'sourire du dollar', dégringolant à mesure que les écarts de croissance convergent et que les craintes de volatilité baissent sur les marchés financiers", a déclaré Karl Schamotta, stratège en chef du marché chez Corpay à Toronto.
Le "dollar smile" est une théorie qui fait référence à des scénarios dans lesquels la monnaie américaine surpasse ses pairs dans deux cas de figure extrêmement différents : lorsque l'économie américaine est forte et que les marchés sont optimistes, ou lorsque l'économie mondiale va mal et que l'appétit pour le risque est faible.
"Les preuves d'une légère décélération de l'économie américaine s'accumulant régulièrement, les investisseurs parient sur le fait que les chiffres de l'inflation de demain seront plus probablement inférieurs aux attentes que supérieurs, ce qui contribue à réduire les chances d'une réaction agressive des responsables de la Fed mercredi", a ajouté M. Schamotta.
Les marchés monétaires penchent en faveur d'une pause de la part de la Fed lorsqu'elle annoncera sa décision sur les taux mercredi, selon l'outil FedWatch du CME, des attentes qui ont fait bondir les actions mondiales à un plus haut de 13 mois vendredi, alors que le sentiment de risque s'est amélioré.
À l'inverse, une nette majorité d'économistes interrogés par Reuters s'attendent à ce que la BCE relève son taux directeur de 25 points de base cette semaine et une nouvelle fois en juillet, avant de marquer une pause pour le reste de l'année, car l'inflation reste faible.
"Toutefois, une fois l'été passé, le marché sera très attentif à la date à laquelle la Fed commencera à réduire ses taux, ce qui pourrait rendre le dollar un peu vulnérable à l'avenir", a déclaré Niels Christensen, analyste en chef chez Nordea.
Le Dollar Index a enregistré une perte de près de 0,5% la semaine dernière, sa pire baisse hebdomadaire depuis la mi-avril, et était en dernier lieu en baisse à 103,48.
L'euro a augmenté de 0,2 % à 1,0767 $, après avoir augmenté de 0,4 % la semaine dernière, sa première hausse hebdomadaire depuis près d'un mois.
Ailleurs, le yen japonais est resté stable à 139,35 pour un dollar américain, avant la réunion de la BOJ, qui devrait maintenir une politique monétaire très souple et prévoir une reprise économique modérée, les dépenses robustes des entreprises et des ménages amortissant le choc du ralentissement de la demande à l'étranger, ont déclaré des sources à Reuters.
Ailleurs, la Banque de réserve de Nouvelle-Zélande a indiqué le mois dernier qu'elle avait fini de resserrer sa politique monétaire après avoir relevé ses taux à 5,5 %, leur plus haut niveau depuis plus de 14 ans, mettant ainsi fin à son cycle de hausse le plus agressif depuis 1999. Cela a fait chuter le kiwi de 2,7 % en mai.
Le kiwi a peu changé au cours de la journée à 0,6128 $US, la livre sterling a baissé de 0,3 % par rapport au dollar à 1,2542 $, tandis que le dollar australien a augmenté de 0,2 % à 0,6756 $US, avec un jour férié dans la majeure partie de l'Australie, ce qui a entraîné une réduction des échanges.
Le yuan chinois a prolongé ses pertes pour s'échanger à son plus bas niveau contre le billet vert depuis novembre, les récentes données peu encourageantes ayant renforcé les attentes d'un assouplissement monétaire de la part de la Banque populaire de Chine cette année. Le dollar était en hausse de 0,1% à 7,1515.
