Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent majoritairement en terrain positif jeudi, les investisseurs scrutant les avancées quant à de potentielles négociations pour un accord de paix en Ukraine, sur fond de guerre commerciale et d'indicateurs économiques aux Etats-Unis.

Vers 14h50 GMT, Paris prenait 1,56% et Francfort 1,71%, dépassant un nouveau record en séance. Milan gagnait 0,81%.

La seule place européenne en recul était Londres (-0,61%), plombée par une croissance inattendue au quatrième trimestre au Royaume-Uni qui éloigne les perspectives de baisse des taux de la Banque d'Angleterre.

A Wall Street, dans les premiers échanges, l'indice Dow Jones gagnait 0,08%, le Nasdaq 0,38% et l'indice élargi S&P 500 prenait 0,15%.

"Les spéculations sur un potentiel cessez-le-feu en Ukraine stimulent à nouveau les actions", commente Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Le président américain Donald Trump a créé la stupeur lorsqu'il a annoncé mercredi qu'il rencontrerait son homologue russe Vladimir Poutine en Arabie Saoudite, peu après un échange téléphonique entre les deux hommes qui ont convenu d'engager "immédiatement" des négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

Tout accord de paix sur l'Ukraine négocié dans le dos des Ukrainiens et des Européens est voué à l'échec, a averti jeudi à Bruxelles la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé jeudi que l'Ukraine et les Etats-Unis devaient convenir d'un plan pour "arrêter Poutine" avant tous pourparlers avec Moscou.

Ces nouvelles sur la guerre en Ukraine soutiennent tout de même la monnaie unique, qui gagnait 0,16% face au billet vert à 1,0400 dollar vers 14H50 GMT.

Les investisseurs digèrent également les premières mesures de l'inflation américaine de l'année 2025.

Mercredi, la publication d'un indice des prix à la consommation (CPI) pour janvier nettement plus élevé que prévu "a repoussé les espoirs de réduction des taux de la Fed", la Réserve fédérale américaine, explique Jane Foley, de Rabobank.

Jeudi, l'inflation des prix à la production (PPI) est restée "relativement inchangée en glissement annuel", et "ne devrait pas modifier les attentes du marché" au lendemain de la publication de l'indice CPI, ajoute Jason Schenker, analyste chez Prestige Economics.

Dans ce contexte, côté obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans américain reculait vers 14h50 GMT à 4,55%, contre 4,62% la veille en clôture, après avoir flambé mercredi après la publication de l'inflation.

Enfin, les marchés restent attentifs à la politique douanière de Donald Trump. Le président américain va signer jeudi son décret attendu sur l'imposition de droits de douane réciproques, nouvelle escalade dans la guerre commerciale ouverte contre les partenaires économiques des Etats-Unis, a-t-il affirmé sur son réseau Truth Social.

Le républicain souhaite imposer aux produits entrant aux Etats-Unis depuis un pays étranger le même niveau de droits de douane que ce dernier impose aux produits américains y étant exportés.

Marche arrière pour Unilever

Le géant britannique des produits d'hygiène, cosmétique et alimentation Unilever a annoncé jeudi un bénéfice net part du groupe en baisse de 11% à 5,7 milliards d'euros, pénalisé par des "pertes" liées notamment à son départ de Russie et par son plan de restructuration.

Vers 14h50 GMT, le cours de Bourse du groupe reculait de 6,57% jeudi à Londres.

Le cours du gaz européen et ceux du pétrole baissent fortement jeudi avec l'espoir d'un allègement des sanctions américaines contre les exportations russes.

La Russie, second producteur mondial de gaz naturel, et les Etats-Unis vont commencer "immédiatement" à négocier en vue de mettre fin au conflit, a affirmé le président américain sur son réseau Truth Social, en vantant une conversation "très productive" avec son homologue russe.

"Le retour de volumes importants de gaz russe vers l'Europe en cas d'accord de paix en Ukraine" serait vu comme un facteur important de baisse des cours, relève Lee Hardman, analyste chez MUFG.

Vers 14h50 GMT, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, chutait de 7,90%, à 51,26 euros le mégawattheure (MWh).

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,97% à 74,45 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate reculait de 0,91% à 70,72 dollars.

Le bitcoin perdait 2,06% à 95'898 dollars.

afp/lf