Block 1 : Les actualités essentielles
Polymarket a le vent en poupe
La plateforme de marché de prédiction décentralisée Polymarket a vu son volume de paris dépasser le milliard de dollars, principalement grâce aux élections présidentielles américaines. Sur cette plateforme, les utilisateurs peuvent, entre autres, parier en cryptomonnaies sur les candidats Donald Trump et Kamala Harris, et donc sur le résultat des élections présidentielles américaines. Polymarket est désormais utilisé comme indicateur de tendance afin de donner des prévisions sur certains événements. La plateforme a levé 45 millions de dollars en mai et envisage de lancer sa propre cryptomonnaie pour financer son développement.
Société Générale X Bitpanda
La Société Générale — Forge a annoncé un partenariat avec Bitpanda pour rendre son stablecoin euro, l'EURCV, disponible au trading sur la plateforme autrichienne. Cette initiative intervient après l'intégration de l'EURCV sur la blockchain Solana. Conformément à la réglementation MiCA, qui encadre les stablecoins en Europe, l'EURCV est l'un des actifs conformes aux nouvelles règles. Avec une capitalisation de 33 millions d'euros, il devient le troisième stablecoin euro du marché, derrière l'EURC de Circle et l'EURS de STASIS.
ETF : Bitcoin VS Ethereum
Depuis leur lancement fin juillet, les ETF Ethereum Spot aux États-Unis connaissent des difficultés, enregistrant des sorties nettes importantes, avec un pic de 79 millions de dollars ce lundi 23 septembre. Les investisseurs traditionnels semblent hésiter à s’engager dans ces produits, privilégiant pour la plupart les ETF Bitcoin Spot. Grayscale, via son ETF ETHE, a subi la majeure partie de ces sorties. Les analystes attribuent ce désintérêt à la familiarité des investisseurs avec le bitcoin comme "or numérique" et une réticence à diversifier vers l'Ethereum.
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Kraken débarque en Europe
Kraken, la plateforme d’échange de cryptomonnaies, s'implante en France en acquérant Coin Meester, un prestataire européen de services sur actifs numériques (PSAN). Cette acquisition permet à Kraken de contourner la procédure directe de demande du statut PSAN, requis pour faire la publicité et démarcher des clients en France. Coin Meester, basé aux Pays-Bas, possède déjà les licences nécessaires pour opérer en Europe, notamment en France et en Pologne. Cette stratégie d'acquisition, adoptée par plusieurs grandes plateformes crypto, permet à Kraken d'élargir sa présence en Europe malgré le durcissement des réglementations, notamment dans le cadre de MiCA.
Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine
Caroline Ellison, à peine 30 ans et ancienne directrice générale d’Alameda Research, a joué un rôle central dans l’un des plus grands scandales financiers. L’ex-compagne de Sam Bankman-Fried, le fondateur déchu de FTX et âgé de 32 ans, a été condamnée à deux ans de prison, après avoir plaidé coupable et témoigné contre son ancien petit copain et associé. Elle risquait jusqu’à 110 ans de prison pour fraude, mais sa coopération exemplaire avec les autorités lui a permis d’échapper à une peine plus lourde. Une saga judiciaire qui révèle les coulisses d'une fraude de 9 milliards de dollars.
Caroline Ellison n’était pas une simple complice dans cette histoire. Dirigeant Alameda Research, le fonds spéculatif qui partageait des liens étroits avec FTX, elle s’est retrouvée au cœur de la manipulation des fonds des clients. Le stratagème était aussi simple que dangereux : utiliser les fonds de FTX pour financer des transactions risquées, des achats immobiliers, et des donations politiques.
Plus précisément, la trésorerie d’Alameda Research, qui aurait dû être diversifiée, était en réalité largement composée de FTT, la cryptomonnaie interne de FTX. Cette révélation a provoqué une panique généralisée et une crise de liquidité sans précédent. Le concurrent Binance avait proposé de racheter FTX, avant de se rétracter en découvrant l’ampleur des dégâts financiers. En quelques jours, FTX s’est effondré, emportant les économies de milliers de clients et d'investisseurs.
Durant le procès de Sam Bankman-Fried, Ellison a témoigné contre lui, décrivant les pratiques douteuses qui régnaient au sein de FTX et d'Alameda. Bankman-Fried, dans un ultime coup de défense, a tenté de faire porter l'entière responsabilité de la débâcle à Ellison, la décrivant comme une mauvaise gestionnaire. Malgré cette manœuvre, les témoignages de Caroline ont été décisifs pour l’accusation, scellant le sort de l’ancien magnat des cryptos, condamné à 25 ans de prison.
Ellison, dans ses témoignages, a expliqué comment les fonds des clients étaient transférés de FTX vers Alameda pour combler les pertes colossales dues à des transactions ratées et à des investissements risqués. L’ancienne dirigeante a décrit Sam Bankman-Fried comme une figure sans scrupules, capable de puiser dans les fonds des clients pour alimenter ses projets mégalomanes, mais aussi comme un homme dont elle était sous l’influence.
Caroline Ellison purgera sa peine dans la juridiction de Boston, une issue qui pourrait marquer le début d'une rédemption, du moins sur le plan juridique. Le juge a reconnu que, bien qu'elle ait été un élément clé dans la gestion désastreuse d’Alameda, son témoignage et son aide aux enquêteurs ont joué un rôle crucial dans la chute de Sam Bankman-Fried.
L’histoire ne s’arrête pas à Caroline Ellison et Sam Bankman-Fried. D’autres acteurs majeurs de ce drame judiciaire attendent encore leur jugement. Gary Wang et Nishad Singh, deux cofondateurs de FTX, seront jugés dans les prochains mois. Ryan Salame, ancien PDG de la filiale bahaméenne de FTX, a déjà été condamné à sept ans et demi de prison après avoir plaidé coupable, mais sans témoigner contre Bankman-Fried.
Cette série de procès met en lumière les conséquences dramatiques d’une fraude en bande organisée, où les rôles de chacun continuent d'être disséqués dans les salles de tribunal. L’implication de ces acteurs dans la gestion chaotique de FTX et d'Alameda est loin d’être totalement clarifiée, mais les peines s’annoncent sévères.
Deux ans après l’effondrement de FTX, les procédures de recouvrement des fonds des clients ont enfin commencé. Si l’affaire a fait perdre confiance à des milliers d’investisseurs dans les cryptomonnaies, les efforts de remboursement avancent. Les victimes devraient recevoir la quasi-totalité de leurs fonds avec, et certains bénéficiaires pourraient même toucher des dédommagements supplémentaires.
Le remboursement, estimé entre 13 et 15 milliards d’euros, est un petit soulagement pour les milliers de clients qui avaient vu leur argent disparaître dans la débâcle de FTX. Cependant, l’idée de relancer la plateforme, évoquée un temps par l’équipe en charge de la restructuration, a été définitivement abandonnée. FTX, autrefois la deuxième plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies au monde, reste un symbole des risques associés à une régulation laxiste et à la cupidité dans le monde de la finance numérique.
Block 3 : Tops & Flops
Palmarès des cryptomonnaies
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Block 4 : Lectures de la semaine
Caroline Ellison, une initiée de FTX, condamnée à deux ans de prison (Wired, en anglais)
Les cryptomonnaies peuvent-elles un jour devenir vertes ? (The Conversation, en anglais)
Les Forks Bitcoin : Voies d’innovation ou forces disruptives (Bitcoin Magazine, en anglais)