Tokyo (awp/afp) - Le bitcoin a de nouveau frôlé mercredi 90'000 dollars, propulsé par un "effet Trump", tandis que les Bourses asiatiques se replient, minées par la perspectives de politiques protectionnistes américaines accrues à même d'aviver les frictions commerciales.
Le bitcoin frôle 90.000 dollars
Le bitcoin a de nouveau frôlé les 90'000 dollars dans la nuit de mardi à mercredi, toujours mu par la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, avant de refluer très légèrement en début d'échanges asiatiques. Le bitcoin, première devise numérique par la capitalisation a culminé à 89'968,09 dollars vers 20h15 mardi, avant de redescendre à 88'318 dollars mercredi vers 07h30.
Les cryptomonnaies continuent de s'envoler avec le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui promet de déréglementer ce secteur. Le président élu "pourrait commencer à placer des candidats favorables aux cryptomonnaies à des postes-clés au sein de son cabinet" et, perspective envisageable lors de son second mandat, "l'adoption du bitcoin comme actif de réserve stratégique par les Etats-Unis pourrait avoir un effet positif important sur le cours", a indiqué à l'AFP Simon Peters, analyste chez eToro.
Le dollar continue d'étinceler
Sur le marché des changes, le dollar continuait de grimper par rapport à la devise nippone, s'élevant à son plus haut niveau en presque quatre mois. Il évoluait vers 07h30 à 155,04 yens pour un dollar. Il remontait légèrement face à la monnaie commune européenne, à 1,0613 dollar pour un euro. "Plusieurs politiques soutenues par Trump, notamment dans le domaine commercial pourraient être inflationnistes et pénaliser la croissance mondiale", soulignent les analystes de la banque japonaise MUFG.
Relèvement des droits de douane, baisses d'impôts et dérégulation de l'économie pourraient encore creuser le déficit public américain --gonflant l'endettement et donc les rendements obligataires américains. Or, des taux élevés encouragent à investir en dollars.
La Bourse de Tokyo recule, le protectionnisme américain inquiète
A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a clôturé en baisse 1,66% à 38'721,66 points, tandis que l'indice élargi se repliait de 1,21% à 2708,42 points. Les marchés japonais s'inscrivaient dans le sillage de Wall Street, où la Bourse "a repris son souffle" mardi après plusieurs séances d'euphorie, notait le courtier IwaiCosmo Securities.
Par ailleurs, "la nomination par le président élu de plusieurs personnalités très hostiles à Pékin avive la crainte d'une intensification des tensions commerciales sino-américaines", ajoute-t-il, ce qui pourrait pénaliser durement l'économie asiatique --la Chine étant le premier partenaire commercial du Japon. Des taxes protectionnistes américaines pourraient par ailleurs ne pas épargner les grands groupes exportateurs nippons - à l'image de Sony (-1,04%), de Hitachi (-3%) ou Toyota (-2,02%).
A contre-courant, le géant japonais des supérettes Seven & i s'est envolé de presque 17% avant de finir en hausse de 11,78%: plusieurs médias ont évoqué le projet du groupe de racheter ses propres actions pour sortir de la cote-- et échapper ainsi à une prise de contrôle par son rival canadien Couche-Tard.
Morosité sur des places chinoises divisées
Vers 07h30, l'indice composite de Shanghai grimpait de 0,44% à 3436,52 points, et celui de Shenzhen oscillait autour de l'équilibre (+0,06% à 2117,71 points). A Hong Kong, l'indice Hang Seng reculait de 0,61% à 19'725,33 points.
Evoluant en ordre dispersé au gré d'échanges volatils, les marchés chinois restaient sur le qui-vive, dans l'attente des annonces de résultats en fin de semaine des géants Tencent et Alibaba, et continuaient de digérer la perspective de politiques protectionnistes accrues sous un second mandat de Donald Trump.
Dans le même temps, les investisseurs sont restés sur leur faim après l'annonce en fin de semaine dernière par la Chine d'un relèvement du plafond de la dette des collectivités locales pour soutenir son activité économique, jugeant ces mesures de relance insuffisantes.
afp/vj