Washington (awp/afp) - Le bitcoin a poursuivi son ascension record lundi, toujours porté par la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine, profitant aux Bourses mondiales, qui ont évolué dans le vert.

La cryptomonnaie star a continué lundi sa folle ascension, dépassant le seuil des 88.000 dollars. Vers 21H45 GMT, la première devise numérique par capitalisation se hissait à 88,149.04 dollars.

Le bitcoin est encouragé par la perspective d'un assouplissement réglementaire favorable aux cryptomonnaies qui pourrait être mis en place avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Donald Trump a notamment juré de remplacer Gary Gensler, le patron de la SEC, l'un des gendarmes des marchés financiers américains. Il estime que Gensler "empêche toute sortie de nouveaux produits liés aux cryptomonnaies sans justification", souligne dans une note Stéphane Ifrah, analyste chez Coinhouse.

Les actions des entreprises liées aux cryptomonnaies bondissent aussi: le fournisseur de services Bitcoin, MicroStrategy Incorporated, s'est envolé de 25,73% à New York, la plateforme d'échanges Coinbase a bondi de 19,76% et Robinhood de 7,40%. Le mineur de cryptomonnaies (créateur de devises numériques) Mara Holdings a brillé (+29,92%), tout comme son concurrent Riot Platforms (+16,86%).

Wall Street a terminé en hausse lundi, toujours portée par le retour annoncé de Donald Trump à la Maison Blanche qui a une nouvelle fois propulsé les indices vedettes de Wall Street à de nouveaux records.

Le Dow Jones a progressé de 0,69% à 44.293 points, l'indice Nasdaq a pris 0,06% à 19.298 points et l'indice élargi S&P 500 a gagné 0,10% à 6.001 points. Des records historiques régulièrement battus depuis la victoire de Donald Trump.

Le stimulus chinois se fait attendre ___

"Les deux éléments principaux de la séance sont la poursuite de la digestion de la victoire de Donald Trump" à la présidence américaine "mais aussi les annonces économiques en Chine" dont l'ampleur déçoit de nouveau les marchés, résume Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.

Dans le détail, pour soutenir son activité économique, la Chine a annoncé un relèvement de 780 milliards d'euros du plafond de la dette des collectivités locales.

Or, "l'un des effets potentiels de la victoire de Trump sur la Chine était son impact sur les mesures de relance, et les marchés espéraient donc des mesures plus importantes" que ce qui a été annoncé, a commenté Lynn Song, économiste chez ING.

Les places boursières du Vieux continent effacent toutefois une partie de leurs pertes de la semaine précédente causées par les craintes initiales des effets du programme de Donald Trump en matière de hausses des droits de douane sur l'économie européenne et chinoise.

"Les incertitudes demeurent et les actifs européens sont en zigzag en attendant de comprendre la politique tarifaire des produits européens exportés aux Etats-Unis", commente Florian Ielpo.

La Bourse de Paris a terminé en hausse de 1,20%, Francfort s'est arrogé 1,21%, Londres 0,65% et Milan 1,56%. A Zurich, le SMI a gagné 0,89%.

Les annonces de relance économiques de Pékin vendredi ont déçu les marchés, qui s'attendaient à des mesures plus ambitieuses.

Toutefois, selon Florian Ielpo, "l'administration chinoise souhaite conserver une capacité à agir" en cas de "potentielle guerre commerciale" avec les Etats-Unis et "se réserve l'option de développer davantage de stimulus économique" en fonction des futures décisions politiques de Donald Trump.

L'attitude de Pékin a aussi fait faiblir les cours du pétrole.

"Le marché espérait des mesures économiques plus robustes, mais il a été déçu par ce qui a finalement été décidé", a commenté auprès de l'AFP Andy Lipow, analyste de Lipow Oil Associates.

Les investisseurs de l'or noir sont en outre dans l'attente de la publication cette semaine des rapports mensuels de l'Opep et de l'AIE sur la production.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, a cédé 2,76%, pour clôturer à 71,83 dollars. Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américaine, avec échéance en janvier, a dévissé de 3,32%, à 68,04 dollars.

L'euro en nette baisse ___

La monnaie unique européenne fait par ailleurs les frais des incertitudes politiques qui touchent l'Allemagne, première économie du continent, depuis l'éclatement de la coalition gouvernementale formée initialement des sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz, des écologistes et des libéraux.

L'euro s'est enfoncé de 0,63% face au billet vert, à 1,0650 dollar pour un euro.

afp/rp