* Le PDG d'EDF n'est "pas pressé"

* Discussions sur le futur prix garanti

* Pas d'accord en vue fin avril pour 2 nouveaux EPR en Chine

PARIS, 18 avril (Reuters) - EDF poursuit ses discussions avec le gouvernement britannique autour des projets de nouvelles centrales nucléaires du Royaume-Uni, a déclaré jeudi le PDG de l'électricien public français Henri Proglio.

EDF a obtenu en mars le feu vert du gouvernement britannique à un projet de construction d'une nouvelle centrale nucléaire qui pourrait être la première à ouvrir au Royaume-Uni depuis près de 20 ans. (voir )

Le groupe envisage de construire deux premiers EPR à Hinkley Point mais, au vu d'un coût estimé à 14 milliards de livres (16,5 milliards d'euros), il veut avoir l'assurance de rentabiliser son investissement par le biais d'une garantie de l'Etat de soutenir les prix de l'énergie.

EDF veut un prix garanti ("strike price") d'au moins 100 livres par mégawatt/heure (MWh), alors que le gouvernement britannique préférerait autour de 80 livres, selon des sources industrielles et des analystes.

Alors qu'il envisageait de prendre une décision d'investissement sur ce dossier fin 2012 et qu'il disait en début d'année espérer un accord sur le prix garanti avant la fin mars, Henri Proglio a indiqué jeudi que le groupe se donnait le temps de la négociation.

"Je ne veux pas spéculer sur une négociation en cours", a-t-il dit à des journalistes en marge d'un débat sur la transition énergétique en France. "Pour moi, une négociation peut échouer."

"Je ne suis pas pressé, on a une extension de la durée de vie des centrales existantes qui est allée au-delà de nos espérances (...), je n'ai pas envie de me mettre des fers aux pieds pour courir", a également dit Henri Proglio.

EDF Energy, la filiale britannique d'EDF, a en effet annoncé fin 2012 la prolongation pour sept ans au moins de l'exploitation de deux de ses centrales nucléaires au Royaume-Uni.

Interrogé sur la possibilité que la visite du président François Hollande en Chine, les 25 et 26 avril, débouche sur un accord pour construire deux nouveaux EPR à Taishan, Henri Proglio a en outre répondu par la négative.

Il a aussi déclaré que le groupe souhaitait améliorer la disponibilité de son parc nucléaire français par rapport à 2012.

Ce taux, essentiel pour mesurer la performance des 58 réacteurs nucléaires d'EDF en France, a reculé d'un point à 79,7% l'année dernière, notamment en raison de prolongations d'arrêts programmés plus importantes qu'en 2011.

"J'ai fixé un objectif à 82-83% de coefficient de disponibilité, il sera atteint", a-t-il dit lors du débat.

Interrogé sur l'échéance à laquelle ce taux pourrait être atteint, Henri Proglio a seulement évoqué une "moyenne" sur la période 2013-2014.

"C'est un objectif structurel (...), ça va dépendre des arrêts qu'on va planifier. Si je vois qu'il est plus intelligent de faire plus d'arrêts, on les fera, je n'ai pas une espèce d'obsession", a-t-i dit.

L'année 2012 a été marquée par un recul de production du nucléaire en France de 16,2 térawatts/heure (TWh), à 404,9 TWh, l'objectif pour 2013 étant fixé entre 410 et 415 TWh. (Benjamin Mallet, avec Gilles Guillaume, édité par Dominique Rodriguez)