* Le président-candidat en appelle aux salariés d'EDF

* Il fustige l'attitude "politique" de la CGT

SAINT-LAURENT-NOUAN, Loir-et-Cher, 26 mars (Reuters) - N icolas Sarkozy a appelé lundi les salariés d'EDF à se joindre à lui pour défendre le nucléaire en France face à l'accord électoral conclu entre le Parti socialiste et les Verts qui n'a d'autre but, selon lui, que de casser cette industrie de pointe.

Le président candidat a donné à un déplacement de campagne à la centrale EDF de Saint-Laurent-des-Eaux, sur la Loire, des allures de véritable meeting électoral en lançant un appel à un "mouvement national" pour sauver le nucléaire civil.

"Si vous voulez défendre le nucléaire, c'est maintenant qu'il faut se mobiliser. Après, il sera trop tard", a-t-il dit lors d'une allocution devant les employés de la centrale à la fin d'une visite menée au pas de course.

"Le candidat socialiste joue vos emplois sur le tapis vert des négociations avec ses partenaires Verts", a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy n'a de cesse de dénoncer cet accord conclu en novembre entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts qui prévoit de ramener de 74% à 50% la part de l'électricité d'origine nucléaire en France via la fermeture de 24 réacteurs sur les 58 que compte le parc français à l'horizon 2025.

Le candidat socialiste François Hollande a repris cet objectif à son compte mais ne s'est engagé à fermer que la seule centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus vieille du parc français, lors de son quinquennat s'il est élu.

Nicolas Sarkozy, qui y voit une braderie de l'indépendance énergétique de la France, s'était déjà rendu ces derniers mois dans des centrales nucléaires, au Tricastin dans la Drôme en novembre et à Fessenheim début février, alors qu'il n'était pas encore officiellement candidat à sa succession.

24, "LE CHIFFRE MAGIQUE"

A Saint-Laurent des Eaux, il a affirmé que l'âge de la centrale, en service depuis 1981, rendait sa fermeture inéluctable en cas de victoire de la gauche.

"Casser le nucléaire, c'est casser EDF", a-t-il encore dit en stigmatisant un accord qui n'a d'autre raison selon lui que de "plaire à Mme Eva Joly et à ses alliés" verts.

Lors d'un meeting de campagne en fin de journée à Ormes (Loiret), près d'Orléans, il a ironisé sur le nombre de réacteurs dont la fermeture interviendrait.

"24, c'est le chiffre magique pour calmer Mme Joly. Heureusement qu'elle était dans un bon jour, parce qu'on aurait pu payer plus cher", a-t-il déclaré.

Le président-candidat s'en est pris par ailleurs à la CGT d'EDF, qui a refusé de se joindre aux autres syndicats pour une rencontre à huis clos organisée à Saint-Laurent-des-Eaux.

"Je pensais qu'un syndicat servait à défendre les salariés et pas à faire de la politique (...) l'industrie nucléaire c'est plus important que les intérêts des syndicats", a-t-il indiqué en ajoutant qu'un syndicat "ça ne sert pas à faire campagne pendant une élection".

Promettant de "continuer à aller dans les centrales" pendant sa campagne, il a réitéré sa volonté de défendre le nucléaire et d'expliquer aux Français "que nos ouvriers et nos ingénieurs sont les meilleurs du monde". (Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)

Valeurs citées dans l'article : AREVA, Stone Harbor Emerging Markets Income Fnd