Genève (awp) - Le groupe Vaudoise Assurances a amélioré ses résultats au premier semestre 2024, portés par les marchés boursiers. L'assureur sis à Lausanne maintient ses objectifs pour l'ensemble de l'année, mais suit de près l'évolution de l'inflation.
"Dans la branche de l'assurance, le facteur du renchérissement fait toujours l'objet d'un suivi attentif", relève mardi Christoph Borgmann, directeur financier (CFO) de Vaudoise dans un entretien à l'agence AWP en marge de la publication des résultats semestriels.
"Les pièces dans le secteur des véhicules à moteur coûtent par exemple plus cher, sans compter les hausses dans le secteur de la santé", illustre-t-il. Même si la Suisse subit moins fortement ces effets que ses voisins, ces hausses de prix ont eu inévitablement des conséquences sur le bilan.
La sinistralité est par ailleurs ressortie quelque peu en hausse au premier semestre, en raison d'intempéries - principalement des inondations - au Tessin, dans le Haut-Valais et le Seeland, soit dans des régions où ce type de dommage n'est pas couvert par un établissement cantonal d'assurance, mais par une assurance privée.
La charge de sinistres s'est ainsi établie à 407 millions, soit 40 millions de plus que l'an passé. Le ratio combiné, soit le rapport entre les coûts totaux et les primes encaissées, hors recettes des placements, "reste dans la zone de profitabilité mais s'est quelque peu détérioré par rapport à l'an dernier". Il s'est inscrit à 98,3%, contre 94,8% un an plus tôt.
Volatilité accrue sur les marchés
La prudence est de mise aussi quant à l'évolution des marchés boursiers. Le groupe a particulièrement profité de ses placements entre janvier et juin, avec un rendement passé de 1,7% à 1,9% sur un an. En valeur de marché, la performance s'inscrit à 4% à fin juin, identique à l'an dernier et toutes les classes d'actifs y ont contribué positivement. A fin juin toujours, les placements atteignaient 8,05 milliards, contre 7,98 milliards à fin décembre.
"Nous observons une forte volatilité depuis début août et nous y sommes attentifs. Mais à ce stade, il n'y a pas de signal montrant qu'elle serait de nature à affecter le résultat annuel", poursuit le CFO.
Le chiffre d'affaires est quant à lui ressorti à 1,05 milliard de francs suisses, en progression de 8,1% sur un an. Dans le secteur non-vie, les primes brutes s'inscrivent à 955,1 millions, contre 907,2 millions l'an dernier, avec une nette amélioration en Suisse alémanique (+5,9%). Pour sa croissance future, le groupe d'ailleurs sur ce marché présentant toujours un fort potentiel, selon son CFO.
Dans le secteur vie, les primes enregistrent une progression de 46,4% à 77,4 millions.
En fin de compte, le bénéfice net a grimpé de 15,9% à 81,2 millions de francs suisses.
Les fonds propres ont été étoffés de 5,5% comparé à fin 2023 à 2,5 milliards de francs suisses, là encore grâce aux bonnes performances des marchés boursiers.
L'assureur se montre confiant pour la suite de l'année et table toujours sur une croissance du chiffre d'affaires dans les assurances non-vie. Il avance toutefois prudemment, d'autant plus que les sinistres liés aux dommages naturels se reflètent généralement davantage sur la deuxième partie de l'exercice avec des intempéries qui ont lieu habituellement entre juin et septembre. "Nous sommes déjà fin août et ces deux derniers mois ont été un peu plus favorables que l'année précédente", tempère Christoph Borgmann.
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