Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent sans entrain mardi, manquant d'impulsion avant l'audition à venir du patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) devant le Congrès.
Vers 15H00 GMT, la Bourse de Paris prenait 0,19% quand Londres reculait de 0,12%. Francfort prenait 0,19%, dépassant brièvement le cap symbolique des 22.000 points pour la première fois.
A Wall Street, le Dow Jones reculait de 0,22%, l'indice Nasdaq lâchait 0,24% et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,22%.
"Attendu devant la Commission des services financiers du Congrès aujourd'hui et demain (mardi et mercredi, NDLR), l'intervention de Jerome Powell sera surveillée dans un contexte commercial particulièrement instable", a commenté Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés à IG France.
Pour Elisabet Kopelman, économiste à SEB, l'audition du patron de la banque centrale américaine sera "le point culminant de la journée".
Les investisseurs tenteront de déceler dans son intervention des indices sur l'avenir de la politique monétaire de l'institution, en pleine guerre commerciale lancée par l'administration Trump.
D'autant que l'audition intervient dans un contexte particulier, "quelques semaines après l'investiture de Donald Trump" et après que "la Fed a fait une pause sur les baisses de taux en raison de l'absence de nouveaux progrès sur le front de l'inflation", a relevé M. Baradez.
Lors de sa dernière réunion fin janvier, la Fed avait laissé ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.
"Le message de Powell après la réunion de janvier était que la Fed ne se précipitait pas pour abaisser les taux tant que l'économie (américaine) reste forte, et il n'y a aucune raison de penser qu'il va changer ce message", a souligné Mme Kopelman.
Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote, table également sur "une position prudente, malgré la pression du gouvernement Trump pour abaisser les taux".
Les observateurs de l'économie américaine pointent en effet une croissance qui reste solide, un marché de l'emploi dans l'ensemble en bonne santé et une inflation toujours persistante.
De quoi rendre "difficile une baisse des taux", note Mme Ozkardeskaya. "De plus, les politiques douanières de Trump et les mesures de stimulation de la croissance risquent de rendre l'inflation encore plus persistante" aux Etats-Unis.
Dans ce contexte, les taux d'intérêt des obligations américaines à dix ans atteignaient 4,53%, contre 4,50% la veille en clôture.
Pour ce qui est des droits de douane, la politique "du président Trump reste floue, et donc, difficile à intégrer par les marchés financiers", a souligné Kathleen Brooks, directrice de recherche de XTB.
Sur le marché des changes, le dollar, qui a bénéficié des tensions douanières ces dernières semaines, perdait 0,30% face à l'euro à 1,0337 dollar pour un euro.
Autre grand rendez-vous de la semaine: les marchés attendent mercredi la publication de l'indice des prix à la consommation (CPI) aux États-Unis pour janvier. Il s'agira d'"un test important pour les marchés", a signalé Mme Brooks.
UniCredit dépasse ses objectifs
La deuxième banque italienne UniCredit a dépassé ses objectifs en dégageant un bénéfice net de 9,7 milliards d'euros en 2024, un résultat record qui conforte son PDG Andrea Orcel dans ses projets d'acquisitions audacieux en Italie et Allemagne.
Ces résultats ont été cependant froidement accueillis à la Bourse de Milan, où le titre chutait de 2,29% vers 14H50 GMT.
L'or au sommet
L'or fait une pause au sommet après un nouveau record historique atteint mardi, à plus de 2.942 dollars l'once.
Valeur refuge par excellence, l'or "reste une couverture clé contre les risques liés à Trump" et à sa guerre commerciale, a indiqué Mme Ozkardeskaya. Même à ce niveau de prix, la demande reste donc forte.
Vers 14H50 GMT, l'once d'or valait 2.898 dollars, en baisse de 0,33%.
Le bitcoin glissait de 1,47% à 96.894 dollars.
Le pétrole grimpe
Les cours du pétrole sont en hausse mardi, poussés par la fragilisation du cessez-le-feu entre le Hamas et Israël après des déclarations de M. Trump, qui entend aussi mettre une "pression maximale" sur l'Iran.
Vers 14H40 GMT, le Brent de la mer du Nord gagnait 1,48%, à 77,00 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, prenait 1,53%, à 73,43 dollars le baril.
afp/cw