En février, le Cabinet de Taïwan a proposé de durcir les règles, alors que Taipei s'inquiète de plus en plus de voir Pékin, qui revendique l'île démocratiquement gouvernée comme son propre territoire, intensifier son espionnage économique.

Siège du géant industriel TSMC et représentant 92 % de la capacité de fabrication de semi-conducteurs la plus avancée au monde, Taïwan possède ce dont la Chine a besoin : une expertise en matière de puces à la pelle.

Les puces fabriquées par Taïwan sont utilisées dans tout, des avions de chasse aux téléphones portables, et le gouvernement s'inquiète depuis longtemps des efforts déployés par la Chine pour copier ce succès, notamment par le biais de l'espionnage économique, du braconnage des talents et d'autres méthodes.

Le Premier ministre taïwanais Su Tseng-chang a déclaré lors d'une réunion du Cabinet que la "chaîne d'approvisionnement rouge" - une référence aux couleurs du Parti communiste chinois au pouvoir - utilisait diverses méthodes pour "infiltrer" Taïwan, s'emparer de ses talents et voler ses technologies, a indiqué son bureau dans un communiqué lundi soir.

Les forces de l'ordre doivent travailler ensemble pour sévir et enquêter, a-t-il ajouté.

M. Su a déclaré qu'il avait demandé au ministère de la Justice de travailler avec le Parlement pour que les révisions de la loi proposées en février soient adoptées "au plus tôt".

D'autres ministères, dont le ministère de l'économie et le Conseil des affaires continentales, qui élabore la politique chinoise, doivent alourdir les peines infligées aux entreprises chinoises qui se font passer pour des entreprises taïwanaises pour débaucher des talents "afin d'avoir un effet dissuasif", a-t-il ajouté.

Le cabinet taïwanais propose de nouvelles infractions pour "espionnage économique" dans le cadre de la loi sur la sécurité nationale, prévoyant des peines pouvant aller jusqu'à 12 ans de prison pour ceux qui divulguent des technologies de base à la Chine ou à des "forces ennemies étrangères".

La Chine a intensifié sa pression militaire et diplomatique pour tenter de forcer Taïwan à accepter ses revendications de souveraineté.

Le gouvernement de Taïwan affirme que seuls les 23 millions d'habitants de l'île peuvent décider de leur avenir, et qu'ils se défendront en cas d'attaque.