L'OPEP, pilotée de facto par Riyad, a beaucoup œuvré pour soutenir les prix en limitant l'offre de pétrole. Mais les cours de l'or noir ont reculé cette année, à cause de l'augmentation de l'offre d'autres producteurs, en particulier les États-Unis, et de la faible croissance de la demande en Chine. Au début du mois de septembre, l'OPEP+, qui comprend les membres du cartel et leurs alliés, dont la Russie, a décidé de retarder l'augmentation de la production de pétrole prévue pour octobre et novembre après que les prix du brut ont atteint leur niveau le plus bas en neuf mois.

L'Arabie Saoudite se retrouve donc dans une situation où elle bride sa production tout en subissant une baisse des cours. Le Financial Times rapporte ce matin que l'OPEP a prévu d'augmenter la production comme prévu le 1er décembre, même si cela pèse sur les cours. Riyad n'a pas commenté. Pour le quotidien des affaires britannique, le Royaume veut enrayer la perte de parts de marché, donc d'influence. Il dispose des ressources suffisantes pour une période prolongée de cours bas. L'Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, a réduit sa production d'environ 2 millions de barils par jour (bpj) depuis la fin de 2022, ce qui en fait le plus gros contributeur à la politique de limitation de l'offre. Les membres de l'OPEP+ réduisent actuellement leur production d'un total de 5,86 millions de bpj, ce qui équivaut à environ 5,7 % de la demande mondiale de pétrole.

TTE

Le calcul des traders est simple : si l'OPEP passe d'une stratégie de prix à une stratégie de volumes, les cours seront sous pression baissière. Les entreprises pétrolières et parapétrolières cotées paient un lourd tribut à cette rumeur. A Paris, TotalEnergies chute de 2,8% après avoir cédé 3,2% la veille. A Oslo, Subsea 7 décroche de 6% après 3% de pertes mercredi.